Depuis combien de temps développez-vous des logiciels d’agrément?

Nous avons lancé notre entreprise en 2000 en tant que développeurs de logiciels personnalisés, et nous en sommes venus aux systèmes d’agrément par hasard. Nous avions travaillé pour des organismes de réglementation de Washington (DC), et nous avons commencé à réaliser que nous pourrions répondre à un grand nombre de leurs besoins communs avec un même ensemble d’outils. Par la suite, nous avons vendu la filière produits personnalisés de notre entreprise, et commencé à nous spécialiser dans les produits de gestion de l’agrément et les logiciels de gestion de la qualité de l’entreprise, qui sont semblables à bien des égards.

Le plus grand défi que nous avons dû relever pendant le développement de notre plateforme a toujours été de nous assurer d’être en contact avec les bonnes parties prenantes pour obtenir leurs avis et commentaires – ce qui fait toute la différence. Notre entreprise a pris de l’expansion, nous comptons maintenant 30 employés, dont une équipe centrale qui est avec nous depuis au moins une décennie. Nous prévoyons doubler ou tripler de taille en 2019.

De quel aspect de votre culture de travail êtes-vous le plus fier?

La diversité et l’ouverture à l’égard de l’innovation. Tous nos employés peuvent proposer des idées et nous les examinons sérieusement. Notre bassin de talents nous confère une longueur d’avance. Nous ressemblons plus à une entreprise techno de la côte Ouest qu’à une entreprise de la côte Est. Nous organisons très souvent des marathons de programmation qui durent toute la nuit et mettent en concurrence des équipes qui cherchent à résoudre un problème tout en s’amusant. Nous utilisons aussi beaucoup les logiciels ouverts et contribuons à cette communauté – ce qui explique en très grande partie nos réalisations jusqu’à présent.

Qu’est-ce que vous trouvez le plus intéressant ou stimulant de votre collaboration avec Ingénieurs Canada?

D’abord et avant tout, vous êtes Canadiens. C’est un espace et une approche différents de ce que font les organisations américaines. Nous sommes aussi très heureux de travailler dans le domaine de la formation en génie, parce que cela nous permet de conjuguer nos expériences d’une façon nouvelle. Nous avons déjà travaillé avec des organismes d’agrément du domaine de l’éducation, ainsi qu’avec l’American Society of Mechanical Engineers, et maintenant nous avons l’occasion de réunir ces deux types d’expériences.

Ce qui m’intéresse aussi dans ce projet, c’est que vous allez déployer le système sur une période de trois ans, ce qui est unique, et je crois que cela va avoir beaucoup de succès.

Pourquoi cela vous intéresse-t-il de travailler avec des organisations canadiennes?

En général, les systèmes comme tels sont semblables, qu’ils soient aux États-Unis, en Chine, en Australie ou au Canada, mais la perspective culturelle unique des différents endroits est précieuse parce qu’elle vous permet de bâtir une meilleure entreprise. La nature multilingue des organisations canadiennes, par exemple, présente un défi unique et stimulant. Quant aux organisations particulières, nous avons travaillé avec le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et le Bureau canadien de soudage, et nous avons eu des expériences très positives avec ces deux organismes.

Quels sont les plus grands défis que posent les nouveaux organismes d’agrément?

Le plus grand défi est la mise en ligne des processus. Au départ, il y a une avalanche d’information qu’il faut trier efficacement avant même de commencer le travail. Un autre défi, c’est que les organismes de réglementation manquent de personnel. Dans le cas de systèmes semblables dans le secteur privé, il y aurait deux ou trois fois plus d’employés impliqués. Et pour compliquer encore les choses, la mise en ligne du système doit s’aligner sur le cycle d’agrément.

Pour relever ces défis, il y a certaines choses importantes à faire. Tout d’abord, nous cherchons à parler à des dirigeants de l’organisation qui sont responsables de plusieurs secteurs, des gens qui veulent comprendre pourquoi l’entreprise fonctionne de la façon dont elle fonctionne. Nous cherchons aussi à mettre nos gens en contact direct avec les clients. Ces jours-ci, on entend beaucoup parler de l’importance de l’aspect humain de la technologie, et la complexité des systèmes d’agrément en particulier vient amplifier ce besoin. Si l’on ne prend pas au sérieux cette partie de l’équation, les gens se sentent rapidement dépassés par la quantité de processus et d’informations, ce qui peut freiner le déploiement réussi d’un système.

Quels sont les défis communs à tous les organismes de réglementation qui lancent ce genre de projet?

Le principal défi, c’est l’ampleur apparente de la tâche – on se demande comment trouver comment procéder. Pour les organismes d’agrément, la difficulté réside dans le fait que leur clientèle est très exigeante, et qu’ils doivent avoir l’assurance que le produit livré répondra de façon satisfaisante aux besoins de cette clientèle.

Pour y arriver, il faut commencer à un point particulier du processus. Pour ce faire, il faut filtrer l’information pour comprendre par quoi commencer. Ceci fait, on peut s’occuper des autres éléments à intégrer. Il est bon d’avoir une rétroaction à toutes les étapes du déploiement d’un nouveau système. Les points d’achoppement peuvent même être très positifs, parce qu’ils permettent d’arriver très rapidement à la source des problèmes.

Quelle philosophie guide vos relations de travail avec vos clients?

Nos meilleurs projets sont ceux où les relations sont directes. Certaines organisations veulent faire les choses à leur façon, comme elles l’ont toujours fait, et, dans ces cas-là, nous discutons directement avec les équipes de direction, et nous tentons de comprendre quelle est la meilleure façon de faire avancer les choses.

Par-dessus tout, nous visons toujours à satisfaire nos clients. Nous souhaitons toujours avoir un dialogue ouvert, même quand les choses deviennent difficiles. Selon notre expérience, c’est la meilleure façon possible de s’assurer que tout le monde est mobilisé et dans la meilleure position pour réussir.