Barbara Kaneratonni Diabo s’est toujours intéressée à la culture et aux histoires provenant de ses racines mohawks. Chorégraphe et interprète, elle voyage dans toute l’Amérique du Nord pour raconter ces histoires par la danse. Son plus grand projet, et celui qu’elle juge le plus important jusqu’à présent : Sky Dancers : Bridges.

Barbara Kaneratonni Diabo s’est toujours intéressée à la culture et aux histoires provenant de ses racines mohawks. Chorégraphe et interprète, elle voyage dans toute l’Amérique du Nord pour raconter ces histoires par la danse. Son plus grand projet, et celui qu’elle juge le plus important jusqu’à présent : Sky Dancers : Bridges.

Ce spectacle raconte l’histoire du désastre du pont de Québec en 1907. Le pont s’est effondré pendant sa construction, tuant 76 monteurs de hautes charpentes métalliques, dont 33 Mohawks issus de Kahnawake, la ville natale de Barbara. Son lien personnel avec cet événement est profond. Elle est fille et petite-fille de monteurs de charpentes mohawks; l’un des hommes morts en cette funeste journée était son grand-père, Louis D’Ailleboust (Diabo).

one dancer on stage

Crédit photo : Robert Newton 

one dancer on a bridge

Crédit photo : Cheryl Bellows 

2 dancers on stage

Crédit photo : Robert Newton 

 

« Je souhaite que les gens ressentent le côté humain de cette tragédie, confie Barbara. Ce n’est pas juste un événement, des êtres humains sont concernés. Nous pouvons tous ressentir cette tristesse, guérir de ces plaies, penser aux familles et faire preuve de compassion. »

Ce sont des erreurs de l’ingénieur du projet, Theodore Cooper, qui sont à l’origine de l’effondrement du pont. Cooper souhaitait créer le plus grand pont cantilever du monde, et ses ambitions l’ont conduit à ignorer les avertissements des hommes qui travaillaient sur le pont lui-même. Lorsqu’il a commencé à les prendre au sérieux, il était trop tard. Le pont s’est effondré, causant l’une des plus grandes tragédies du Canada. Les répercussions de ce désastre ont secoué toute la communauté du génie, de même que le petit village de Kahnawake.

Barbara indique qu’elle espère, en racontant l’histoire de cette catastrophe, que cela aidera les gens à « se sentir davantage liés les uns aux autres plutôt que de considérer l’autre comme une “histoire” ou quelque chose de “distinct” ». Tandis qu’elle travaillait à la production du spectacle, elle a affirmé avoir été surprise du faible nombre de personnes qui connaissent cet événement et ses liens avec Kahnawake.

Barbara affirme que, au-delà de tout le reste, elle en aura appris plus que jamais sur les familles qui perdent un des leurs : « Une famille a perdu quatre fils, un oncle, un cousin et un beau-frère, mentionne-t-elle. Cela a dû être terrible : 56 enfants ont perdu leur père dans cette catastrophe. »

Le travail des charpentes métalliques était, et est encore, l’une des principales sources de revenus pour le peuple mohawk. Cette tradition du travail sur de hautes structures d’acier à Kahnawake remonte à l’année 1886, alors que le Canadien Pacifique souhaite construire un pont à proximité de ce territoire. « La société a remarqué que les hommes mohawks locaux semblaient particulièrement agiles et téméraires dans leurs déplacements entre les poutres d’acier, raconte Barbara. Depuis, l’histoire s’est poursuivie : des générations de monteurs de charpentes d’acier tirent une grande fierté d’avoir contribué à façonner les silhouettes des villes d’Amérique du Nord, l’île de la Tortue. »

Sky Dancers : Bridges est en cours d’élaboration et devrait être lancé à l’automne 2019. Lorsqu’il sera terminé, ce sera un spectacle intégral, adapté à des scènes de tailles diverses, car il est conçu pour être entièrement adaptatif. Comme le rappelle Barbara : « C’est une véritable prouesse d’ingénierie! » Le directeur artistique issu des Premières Nations de renommée mondiale, Andy Moro, sera celui qui mettra en œuvre la production adaptative, laquelle, avec la musique du compositeur mohawk Michael Diabo et des danseurs de toutes les nations et de tous les horizons, posera un visage humain sur la tragédie. « J’espère qu’il nous touchera tous, d’ajouter Barbara, les ingénieurs, le grand public, les Autochtones comme les non-Autochtones. »

L’objectif de Barbara n’est pas seulement de mettre en lumière les contributions de sa communauté à la société et d’appuyer la profession d’ingénieur, mais aussi d’encourager les gens à mieux connaître ce qui les entoure et à bâtir de véritables « ponts » entre les nations, les cultures et les générations.

« Les contributions des Mohawks à la société sont nombreuses, et, malgré les défis, nous sommes toujours là, conclut Barbara. Nous sommes un peuple résilient. Et j’espère que les personnes autochtones qui verront ce spectacle se sentiront fières de leurs propres histoires et des défis que leur peuple a su surmonter. »

Pour davantage de renseignements sur la production et le travail de Barbara Kaneratonni Diabo, veuillez communiquer avec elle à l’adresse barbaradiabo@yahoo.com.