Jon Barrett, l’un des organisateurs de la compétition régionale 2019-2010 de Future City dans la région de l’Atlantique, nous a récemment parlé du rôle important que jouent ces activités auprès des élèves, notamment pour les initier au génie et à la profession d’ingénieur.
Jon Barrett, l’un des organisateurs de la compétition régionale 2019-2020 de Future City dans la région de l’Atlantique, nous a récemment parlé du rôle important que jouent ces activités auprès des élèves, notamment pour les initier au génie et à la profession d’ingénieur.
Pourriez-vous décrire brièvement les enjeux de Future City et la nature de la compétition qui se déroule dans la région de l’Atlantique?
À l’origine de Future City, il y a une question : comment créer un monde meilleur? Pour y répondre, des élèves de 6e, 7e et 8e années sont invités à faire travailler leur imagination et à mener des recherches afin de concevoir et de bâtir des villes du futur proposant une solution à un problème de durabilité urbaine. Par le passé, ces problèmes touchaient par exemple à la gestion des eaux pluviales, l’agriculture urbaine, les espaces publics et l’énergie verte. En 2019?2020, le thème de la compétition est « l’eau potable : puiser dans les ressources de demain » (« Clean Water : Tap into Tomorrow »). Les équipes devaient décider ce qui menaçait l’approvisionnement en eau de leur ville et concevoir un système résistant permettant d’assurer un approvisionnement fiable en eau potable.
Cette année, dans la région de l’Atlantique, 15 équipes d’élèves ont cherché des solutions au problème qui leur était posé. Le 18 janvier 2020, sept de ces équipes ont participé au concours régional, qui avait lieu à la Faculté de génie de la conception durable de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Dans ce contexte, le travail des élèves est jugé par des ingénieurs locaux. Plusieurs aspects sont évalués, notamment la présentation de projet et la maquette du projet. Des prix spéciaux sont décernés dans des catégories plus pointues comme « la conception la plus durable », « la meilleure partie mobile » et « le choix du public ». La grande finale a eu lieu après les présentations du matin. Les trois meilleures équipes ont présenté leur projet devant leurs pairs et le grand public, après quoi les gagnants ont été choisis. Les finalistes auront la chance de participer à une compétition internationale, à Washington D.C., en février.
Selon vous, pourquoi est-il important que les enfants participent à Future City?
Future City permet de jumeler des élèves avec des ingénieurs locaux. Les jeunes sont donc encadrés pour résoudre des problèmes pratiques d’ingénierie qui se poseront à l’avenir. Les élèves s’acquittent de tâches propres à la profession d’ingénieur : cerner un problème, discuter pour trouver des idées; concevoir des solutions; tester, retester et construire, puis communiquer les résultats. Après cet exercice, les élèves nous disent mieux comprendre le travail d’un ingénieur et le processus de conception en ingénierie. Les jeunes participants ne se préparent pas seulement à devenir les citoyens d’un monde complexe et technique comme le nôtre, mais également à devenir les catalyseurs de demain. Fait notable, cette année, 60 % des participants étaient des filles.
Pouvez-vous nous donner des exemples de solutions ingénieuses proposées par les jeunes ayant participé à la compétition cette année?
Chaussée en asphalte perméable : Dans cette ville, la chaussée des routes et stationnements est recouverte d’une couche d’asphalte perméable qui absorbe l’eau. En dessous, un système de canalisations souterraines relié à des citernes récupère l’eau. Une fois dans les citernes, l’eau est pompée jusqu’à une usine de traitement de l’eau et purifiée (par floculation, coagulation, filtration et traitement chimique) avant d’être distribuée. Ce système permet de préserver les sources souterraines et de surface.
Système de dessalement : Ce projet proposait un système de dessalement écoénergétique convertissant l’eau de mer en eau douce et propre, et permettant d’obtenir des sous-produits utiles à partir de la solution de saumure restante. L’usine alimentait le procédé de dessalement grâce à l’énergie des vagues et du courant.
Microfiltration : L’originalité de cette Venise futuriste résidait dans les bâtiments, dotés d’un système de microfiltration des eaux, ce qui réglait les problèmes liés aux infrastructures vieillissantes et aux crues contaminant régulièrement les conduites d’eau.
Cycle hydrologique : Cette ville a complètement recyclé ses eaux usées. Grâce à l’efficacité des systèmes de traitement des eaux usées de la ville, l’effluent était assez propre pour circuler à nouveau dans le système d’alimentation en eau potable après une dernière série de traitements et d’analyses.
Quelles sont les choses les plus exaltantes qui se sont produites pendant l’événement? Avez-vous quelques anecdotes?
La veille de l’événement, une terrible tempête de neige balayait l’Île-du-Prince-Édouard. Étant donné les conditions de voile blanc, toutes les écoles, les collèges, l’université et les bureaux du gouvernement avaient fermé leurs portes. Or, l’une des équipes devait mettre la touche finale à sa maquette justement ce jour-là…mais la maquette était à l’école, donc impossible d’y avoir accès. Toute la journée, les professeurs ont tenté de trouver une solution pour récupérer la maquette.
L’équipe a réussi à convaincre le directeur de lui ouvrir les portes de l’école. Étant donné les conditions météorologiques, alors qu’il était en route pour l’école, le directeur a échoué dans un fossé et son véhicule a dû être remorqué. Finalement, l’équipe n’a pu récupérer la maquette que très tôt le lendemain matin. Les élèves sont arrivés une heure et demie avant le début de l’événement, peinture en main pour mettre la touche finale à la maquette. Donc, en l’espace de 24 heures, cette équipe a vécu des extrêmes : elle a d’abord cru devoir se retirer de la course après avoir investi quatre mois de travail dans ce projet, puis elle s’est retrouvée parmi les trois finalistes. C’était particulièrement impressionnant, surtout pour une école qui participait pour la première fois à la compétition.
Pendant l’événement, bon nombre d’élèves m’ont confié qu’ils ne savaient pas vraiment ce que faisait un ingénieur avant de participer à la compétition. Après une visite de la faculté de génie et des discussions avec les étudiants en génie, bon nombre de ces mêmes élèves ont manifesté un intérêt pour la profession d’ingénieur. Ils ont également vu tous les projets intéressants en cours – le club étudiant Baja, le laboratoire d’impression 3D, le laboratoire de robotique, le laboratoire des énergies renouvelables, le laboratoire des ressources biologiques, etc.