Le Programme de développement durable des Nations Unies établit 17 objectifs qui « donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous ». La coopération nécessaire à la réalisation des Objectifs de développement durable englobe de multiples professions et domaines, et la Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs (FMOI) s’est particulièrement intéressée à la façon dont les ingénieurs peuvent contribuer aux importants changements envisagés par ces objectifs.
Voilà pourquoi les Objectifs de développement durable (ODD) ont été un sujet de conversation central lors du récent Congrès mondial des ingénieurs, organisé par l’Institution of Civil Engineers, qui s’est tenu du 22 au 26 octobre dernier à Londres. Des délégués de très nombreuses associations et organisations nationales, dont Ingénieurs Canada et la Société canadienne de génie civil, se sont réunis pour voir comment relier les travaux des comités de la FMOI aux ODD afin de mieux focaliser l’organisation.
La question des femmes en génie, domaine qui présente un large éventail de défis pour de nombreux pays du monde, a suscité de grandes discussions. Alors qu’au Canada, la culture du milieu de travail et les pratiques inadéquates en matière de congés de maternité ont été reconnues comme étant certains des principaux obstacles au maintien des femmes au sein de la profession d’ingénieur, dans d’autres pays, les problèmes sont parfois beaucoup plus fondamentaux, comme l’accès de base à l’éducation. Le congrès a permis aux pays aux prises avec de tels enjeux de participer à la discussion et d’échanger des idées.
Fait intéressant à noter, le congrès avait prévu plusieurs outils non traditionnels pour faciliter la conversation et favoriser l’action. Les délégués étaient invités à télécharger et utiliser une application leur permettant de participer à la discussion et de poser aux modérateurs des questions qu’ils n’auraient peut-être pas été à l’aise d’aborder dans le cadre des séances, pour diverses raisons, comme la barrière de la langue. Les organisateurs avaient aussi prévu une « salle d’action » où les participants pouvaient soumettre des idées qui étaient ensuite consignées dans un référentiel centralisé.
Jeanette Southwood, FCAE, FEC, LL.D. (h.c.), P.Eng., IntPE, vice-présidente, Affaires générales et Partenariats stratégiques à Ingénieurs Canada, a donné une présentation sur l’initiative 30 en 30 et discuté de l’élaboration de stratégies, de l’importance de la collaboration pour résoudre des problèmes complexes, et des diverses activités menées par Ingénieurs Canada, notamment la mise sur pied de champions de 30 en 30 pour faire passer la proportion de nouvelles ingénieures à 30 % d’ici 2030.
Après les présentations de Mme Southwood et de plusieurs autres membres du même panel, la discussion s’est concentrée sur la façon de mobiliser les gouvernements pour appuyer la croissance du nombre de femmes en génie, sur les ressources existantes pouvant être partagées à travers le monde, et sur la façon de résoudre certains problèmes logistiques du déploiement d’un programme, comme la façon de communiquer efficacement avec divers partenaires des milieux universitaire et industriel. Fait à noter, la présidente du panel, Valerie Ifueko Agberagba, a « inversé » la conversation au milieu de la période de questions et lancé des questions à l’auditoire, ce qui a suscité des échanges particulièrement riches et constructifs. Mentionnons, au nombre des résultats, le partage de tactiques et de mesures efficaces utilisées dans d'autres pays et qui pourraient être appliquées au Canada.
Dans ses remarques lors du congrès, Stacey DelVecchio de l’American Association of Engineering Societies a félicité Ingénieurs Canada et Engineering New Zealand d’avoir pris des « positions publiques audacieuses » en créant leurs programmes respectifs visant à améliorer le recrutement et le maintien de femmes en génie. Le programme d’Engineers New Zealand, qui s’apparente à 30 en 30, vise une augmentation de 20 % du nombre de femmes qui étudient et exercent le génie d’ici 2021.
Tandis que de nombreux pays étaient représentés par une importante délégation, le nombre relativement faible de participants canadiens a été remarqué. En augmentant dans l’avenir la représentation de l’ensemble du secteur, des associations et du milieu universitaire, le Canada pourrait accroître son impact sur ces importantes conversations au sujet de l’avenir de la profession, tout en disséminant plus rapidement les bonnes idées d’autres pays pour assurer le maintien d’une profession forte et tournée vers l’avenir.