La propriété du programme du CVIIP ayant maintenant été cédée à l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques (ICLR), Ingénieurs Canada a contacté l’organisme pour discuter de son implication passée dans le programme du CVIIP, de son partenariat avec la GIZ et le Climate Risk Institute, et de ses plans pour l’avenir du programme.

Le 30 mars 2020, Ingénieurs Canada et l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques (ICLR) ont annoncé conjointement la conclusion d’une entente en vertu de laquelle l’ICLR assumerait la propriété du programme du CVIIP d’Ingénieurs Canada, qui comprend le Protocole sur l’évaluation des risques climatiques et de la vulnérabilité des infrastructures (le Protocole). L’ICLR a mis sur pied un partenariat avec le Climate Risk Institute et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH en vue d’exploiter le programme du CVIIP et de proposer le Protocole au Canada de même qu’à l’échelle internationale.

La propriété du programme du CVIIP ayant maintenant été cédée à l’ICLR, Ingénieurs Canada a contacté l’organisme pour discuter de sa participation passée au programme du CVIIP, de son partenariat avec la GIZ et le Climate Risk Institute, et de ses plans pour l’avenir du programme.

Ingénieurs Canada : Quel est l’historique de la participation de l’ICLR au programme du CVIIP?

Dan Sandink, directeur de la recherche, ICLR : Nous y avons participé dès le début, car nous faisions partie du comité original en 2005, lors de la rédaction du Protocole. Paul [Kovacs, directeur administratif, ICLR] était membre du Comité consultatif et notre personnel, dont moi-même, agissait comme ressource de soutien. Au fil des ans, Paul a continué à faire partie du comité et a été vice-président de sa plus récente édition. Nous sommes toujours restés en contact étroit avec David Lapp [responsable du CVIIP à Ingénieurs Canada] et d’autres intervenants du programme du CVIIP en raison de son importance. Ce programme est très influent au Canada et l’un des plus importants en ce qui concerne l’évaluation de la vulnérabilité des infrastructures – l’une des principales préoccupations de notre organisme. 

IC : À ce propos, comment le programme du CVIIP s’inscrit-il dans le mandat de l’ICLR?

ICLR : Notre mandat est axé sur la réduction des risques liés aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux catastrophes naturelles, aux sinistres et aux enjeux connexes – et les infrastructures en constituent un élément majeur. Les grandes analyses des préoccupations et des vulnérabilités liées aux changements climatiques font constamment ressortir les impacts potentiels d'une défaillance des infrastructures ou les conséquences de charges climatiques dépassant la capacité des infrastructures, dont les impacts en aval sont substantiels. Il est donc important de comprendre l’aspect infrastructurel de la vulnérabilité aux phénomènes extrêmes, et le Protocole du CVIIP est l’un des principaux outils à notre disposition pour ce faire.

IC : Qu’est-ce qui a poussé l’ICLR à répondre à la demande de propositions d’Ingénieurs Canada et à proposer de prendre en charge le programme du CVIIP?

ICLR : Nous avons estimé que ce programme devait se poursuivre. Un élément fondamental de notre mandat est la réduction du risque de catastrophes, et le programme du CVIIP a toujours fait partie d’un ensemble central d’initiatives importantes auxquelles nous participons, et que nous jugeons utiles et influentes. Nous avons donc pensé que ce serait une excellente occasion pour notre organisme de s’impliquer davantage dans le programme.

Évidemment, nous n’agissons pas seuls. Nous avons pensé que notre capacité d’établir rapidement des partenariats serait avantageuse pour le programme, ce que nous avons fait en mettant sur pied un partenariat pour prendre en charge le programme. Nous jouons une partie du rôle et, bien sûr, nous compterons aussi sur l’expertise du Climate Risk Institute et de la GIZ.

IC : Qu’est qui a mené à votre partenariat avec la GIZ et le Climate Risk Institute?

ICLR : La GIZ avait été l’un des principaux promoteurs du protocole du CVIIP à l’échelle internationale, et la demande de propositions mentionnait qu’Ingénieurs Canada cherchait des occasions d’accroître l’utilisation du Protocole non seulement au Canada, mais aussi à l’international. La GIZ le faisait déjà dans le cadre de son travail en Amérique du Sud et dans certains pays d’Asie et d’Afrique. Nous avons donc pensé que son aide serait essentielle pour le volet international du programme. Son travail et son implication ont certainement rehaussé la visibilité du programme du CVIIP à l’échelle internationale, et nous espérons lui laisser prendre la direction de cet aspect – la GIZ est probablement l’organisme le plus compétent pour le faire.

Le Climate Risk Institute avait aussi joué un rôle important dans l’application du Protocole du CVIIP au Canada, plus précisément en l’adaptant pour l’utiliser dans les communautés autochtones, et avait aussi des relations avec de nombreux experts du climat qui avaient participé à l’élaboration du programme et à son application au Canada.

La collaboration avec le Climate Risk Institute et la GIZ a pour avantage de nous donner une perspective plus globale en ce qui concerne l’application du Protocole. Nous avons jugé que nos trois organismes présentaient la bonne combinaison : l’ICLR, qui appartient au secteur privé, a des relations avec le milieu universitaire et des contacts nationaux et provinciaux dans l’ensemble du Canada; la GIZ, qui exerce un leadership international; et le Climate Risk Institute qui possède une expertise technique et en matière de formation, et qui travaille dans des secteurs où l’ICLR n’est jamais intervenu.

IC : Sur le plan pratique, pour la suite des choses, comment se partagent les responsabilités?

ICLR : L’ICLR sera le principal centre administratif et gérera le programme lui-même, les documents, et leur diffusion aux partenaires. Le Climate Risk Institute se chargera surtout des aspects plus techniques du programme, ainsi que de la formation. Et la GIZ dirigera l’application internationale du programme.

IC : Quelle est votre vision pour l’avenir du programme et du Protocole du CVIIP?

ICLR : C’est de continuer à améliorer les ressources en nous basant sur la rétroaction des utilisateurs et des principaux décideurs et responsables des politiques au Canada. L’influence du programme du CVIIP et du Protocole lui-même au Canada est indéniable – c’est la principale ressource pour l’évaluation de la vulnérabilité des infrastructures. Nous voulons d’abord maintenir cet aspect du programme.

Nous aimerions aussi en accroître la convivialité et l’accessibilité. Nous voulons nous assurer que l’information collectée dans le cadre de différentes évaluations devienne accessible et utilisable et donne lieu à la création d’une base de données centralisée d’informations et de ressources.

Nous voulons par ailleurs veiller à améliorer continuellement le programme grâce aux conseils des parties prenantes pertinentes. Notre plan à moyen terme est de reconstituer et de rétablir un groupe consultatif stratégique sur le programme du CVIIP et d’officialiser la collaboration avec les utilisateurs réels du Protocole afin que les aspects pratiques soient actualisés et que le Protocole puisse être reformulé pour être aussi convivial que possible pour les utilisateurs potentiels.

À moyen terme, nous voulons poursuivre plusieurs des initiatives déjà en cours, comme la création d’une version plus simple du Protocole qui pourra être utilisée pour effectuer une évaluation initiale des infrastructures. Et nous espérons créer certaines ressources qui pourront faciliter les évaluations dans le cadre de l’Optique des changements climatiques.

Mais dans l’ensemble, nous avons l’intention de poursuivre le travail et la trajectoire du programme du CVIIP – c’est-à-dire avoir une ressource efficace et utilisable, créer des occasions d’éducation et de renforcement des capacités pour le programme, nous assurer que tous les acteurs compétents y apportent leur contribution et que le Protocole lui-même évolue pour refléter les besoins des parties prenantes et des utilisateurs potentiels qui aimeraient l’appliquer.