Dans sa chronique du Globe and Mail parue plus tôt en août, Scott Stirrett soulevait des questions fort pertinentes quant à l’importance, pour tous les Canadiens, d’acquérir des « compétences non techniques » – ou « compétences humaines », selon l’expression qu’il préfère.

Par Stephanie Price, P. Eng., CAE, chef de la direction par intérim, Ingénieurs Canada

Dans sa chronique du Globe and Mail parue plus tôt en août, Scott Stirrett soulevait des questions fort pertinentes quant à l’importance, pour tous les Canadiens, d’acquérir des « compétences non techniques » – ou « compétences humaines », selon l’expression qu’il préfère. Il faudrait se concentrer à l’échelle nationale, écrivait-il, sur l’intégration des compétences techniques et des qualités humaines, comme la pensée critique, la communication et le travail d’équipe, pour que les jeunes Canadiens réussissent dans le marché du travail de demain.

Les membres de la profession d’ingénieur ne sauraient être plus d’accord avec cela.

C’est pourquoi le Bureau canadien d’agrément des programmes de génie – qui agrée les programmes d’études postsecondaires en génie offerts au Canada – valorise ces compétences de la même façon qu’il valorise les compétences techniques en génie. Les deux types de compétences sont énumérés dans la liste des normes que les programmes doivent permettre d’acquérir pour être agréés.

Lorsqu’il obtient son diplôme d’un programme de génie agréé, l’étudiant possède des qualités dans 12 domaines distincts, notamment : analyse de problèmes, investigation, communication, travail individuel et en équipe, professionnalisme et apprentissage continu. Il aura réalisé un projet de conception final et accumulé au moins 2 000 heures d’apprentissage en classe et en laboratoire.

Stirrett écrit qu’il faudrait mettre davantage l’accent sur l’apprentissage intégré au travail afin de fournir aux étudiants une expérience ancrée dans le monde réel. Au Canada, les programmes d’études en génie offrent des approches d’apprentissage robustes basées sur l’expérience et la résolution de problèmes, complétées par des années d’expérience coopérative et professionnelle qui permettent aux étudiants d’acquérir une expérience de travail pratique dans la conception, la construction et l’essai de prototypes. Les programmes ont aussi créé des partenariats avec l’industrie afin de permettre aux étudiants de se familiariser avec les environnements d’essai réels.

Cependant, l’apprentissage ne se termine pas avec l’obtention du diplôme. En tant que profession, nous avons aussi un rôle à jouer pour inculquer ces compétences non techniques à nos jeunes collègues fraîchement diplômés. Les employeurs du secteur de l’ingénierie ont la responsabilité de continuer à développer ces nouveaux diplômés et de leur enseigner les compétences nécessaires – qu’elles soient techniques ou non techniques – pour réussir dans leur industrie. Lorsqu’un étudiant termine un programme d’études en génie, il n’a effectué que la première étape pour devenir ingénieur au Canada. Pour obtenir son permis d’exercice, il doit compléter sa formation en acquérant de trois à quatre années d’expérience de travail pertinente, posséder de solides compétences linguistiques en français ou en anglais, et faire preuve de professionnalisme et d’éthique.

Scott Stirrett a raison : à mesure que notre main-d’œuvre évolue, nous devons mettre l’accent sur le perfectionnement de nos compétences humaines. La profession d’ingénieur reconnaît cette exigence et travaille d’arrache-pied pour faire en sorte que les diplômés en génie, les ingénieurs stagiaires et juniors et les ingénieurs en exercice possèdent les compétences techniques et non techniques dont ils ont besoin pour réussir tout au long de leur carrière.