Jeanette Southwood, vice-présidente, Affaires générales et Partenariats stratégiques à Ingénieurs Canada, a participé – en tant que représentante des organisations de la société civile (OSC) au sein de la délégation officielle canadienne – à la 67e session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme (CCFNU 67) qui s’est tenue à New York du 6 au 10 mars. La délégation était dirigée par l’honorable Marci Ien, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, et la secrétaire parlementaire, la députée Jenna Sudds.
La Commission de la condition de la femme est le principal organe intergouvernemental mondial chargé d'élaborer des politiques visant à promouvoir l'égalité des genres et l'avancement des femmes. Le thème du sommet de 2023 était « L'innovation et le changement technologique, et l'éducation à l'ère numérique pour parvenir à l'égalité des sexes et à l'autonomisation de toutes les femmes et les filles ».
« L'un des objectifs fondamentaux d'Ingénieurs Canada est de promouvoir l'équité, la diversité et l'inclusion et l’une de ses priorités stratégiques vise à accroître la représentation des ingénieurs s’identifiant comme des ingénieures s’identifiant comme des femmes au sein de la profession. Par conséquent, l’événement a été l'occasion de participer à une discussion internationale plus large sur la façon d'atteindre ces objectifs au sein de la profession d'ingénieur au Canada, a déclaré Mme Southwood. Ingénieurs Canada a apporté aux débats son engagement et son expérience de longue date en matière d'équité, de diversité, d'inclusion et d'accessibilité, ainsi que son engagement ferme à l'égard du permis d'exercice et du code de déontologie et des valeurs qui y sont associés, afin de contribuer à la résolution des problèmes liés aux technologies qui facilitent la violence fondée sur le genre. »
Au cours de la session annuelle de deux semaines de la Commission, les représentants du monde entier se réunissent pour discuter des progrès et des lacunes de la mise en œuvre des politiques mondiales liées à l'égalité des genres, ainsi que des questions émergentes qui ont une incidence sur l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes. Des négociations sont menées pour convenir de nouvelles actions visant à accélérer les progrès et à permettre aux femmes de se prévaloir de leurs droits.
Dans le cadre de sa participation à la délégation canadienne, Mme Southwood représentait les OSC au sein de l’équipe d'intervention rapide du Canada auprès des négociateurs. « Mon rôle et celui des autres membres représentant les OSC au sein de l’équipe d’intervention rapide étaient d'apporter notre expertise et de partager nos points de vue avec les négociateurs du Canada sur les principaux enjeux des négociations, y compris les questions que le Canada devrait appuyer, et les aspects des documents de négociations qui devaient être renforcés. J’avais également pour rôle de fournir mon expérience en génie et en EDI à l’équipe d’intervention rapide des OSC du Canada afin de soutenir les négociations sur les résultats de la CCFNU 67 qui façonneront les objectifs d'égalité des genres à l'échelle mondiale », a expliqué Jeanette Southwood.
La communauté du génie était bien représentée au sein de la délégation canadienne. En effet, Mme Southwood était accompagnée de Damineh Akhavan, ingénieure canadienne travaillant chez De Havilland Aircraft of Canada Limited, et fondatrice et chef de la direction de Global Women in STEM Inc., et de Larissa Vingilis-Jaremko, présidente du conseil d'administration de la Coalition canadienne des femmes dans les domaines du génie, des sciences, des métiers et de la technologie (CCWESTT) et fondatrice et présidente de la Canadian Association for Girls in Science (CAGIS).
Depuis plus d’une décennie, Damineh Akhavan défend les droits des femmes et des groupes en quête d'équité, principalement ceux des femmes en génie. Elle a souligné l'importance d'inclure les professionnelles du génie ayant une expérience vécue dans la CCFNU et dans les négociations politiques.
« En tant qu'ingénieure et immigrée dans une industrie aérospatiale dominée par les hommes, j'ai connu le harcèlement en milieu de travail, l’inégalité salariale et la discrimination tout au long de ma carrière professionnelle, a déclaré Mme Akhavan. L'équité des genres dans les STIM, et en particulier dans la profession d'ingénieur, doit faire l'objet d'une attention particulière. Bien que nous ayons défendu l’ensemble des femmes dans les STIM, les ingénieures (et en particulier les ingénieures intersectionnelles) sont passées à travers les mailles du filet sur diverses questions telles que l'équité salariale, la violence fondée sur le genre et la discrimination sexuelle. Ces sujets ont été largement débattus lors de la CCFNU 67. »
Elle a également mentionné les discussions de la CCFNU 67 sur les effets négatifs de certaines technologies actuelles sur les droits des femmes et des jeunes filles, ainsi que sur le lien entre les technologies et la violence fondée sur le genre, en soulignant qu'étant donné le rôle des ingénieurs dans les innovations technologiques, il est important que les professionnels reconnaissent l'impact de leur travail et leur obligation de veiller à ce que les droits de la personne soient respectés.
Larissa Vingilis-Jaremko a également parlé du rôle important du génie dans la promotion de l'égalité des genres grâce à l'innovation technologique et à la réduction de la fracture numérique. « Le génie doit être représenté dans ces discussions sur l'égalité des genres pour faire en sorte que les multiples conséquences de la sous-représentation des femmes et des personnes de divers genres en génie soient reconnues, y compris les biais de codage dans les systèmes, la violence fondée sur le genre facilitée par la technologie et la propagation des stéréotypes de genre sur qui a sa place en génie », a-t-elle affirmé.
Elle a indiqué que les discussions en cours et les priorités importantes de la promotion de l'équité des genres doivent se concentrer sur l’élimination des obstacles systémiques, que le travail doit être intersectionnel et que la collecte de données désagrégées devrait être priorisée afin de relever correctement les défis actuels.
Le 17 mars, Mme Vingilis-Jaremko a organisé et animé un événement parallèle de la CCFNU 67. Jeanette Southwood s'est jointe à elle lors de la discussion virtuelle intitulée « Équité des genres dans les sciences, la technologie, l’ingénierie, les métiers et les mathématiques (STIM) : Obstacles et solutions fondées sur des données probantes », aux côtés d'Eden Hennessy, spécialiste des données, Équité, Diversité et Inclusion (EDI), Bureau du vice-président associé EDI, Université Wilfrid Laurier, et Diya Kalia, étudiante et porte-parole des jeunes, ambassadrice adolescente de la CAGIS.
Les panélistes ont discuté du travail qu'elles effectuent pour identifier et relever les défis dans ce domaine. Ingénieurs Canada a mis l'accent sur ses recherches et ses partenariats avec des organisations telles que Engendering Success in STEM, EngiQueers Canada, Black Engineers of Canada et l’AISES au Canada.
« Notre travail avec nos partenaires est très important car il nous aide à former des coalitions pour faire changer les choses au Canada, a déclaré Mme Southwood. Nous avons présenté nos recherches, les données que nous avons recueillies et le travail qu'Ingénieurs Canada, les organismes de réglementation et nos partenaires accomplissent pour soutenir le cheminement vers l'obtention du permis d'exercice pour tous les genres, ainsi que les aspects spécifiquement liés aux étudiantes, aux ingénieures stagiaires et aux ingénieures. »
On peut prendre connaissance des recommandations et des solutions fondées sur des données probantes qui ont été débattues lors de cette séance parallèle en écoutant l'enregistrement de l'événement.
Ingénieurs Canada sait que le génie est à la pointe de l'innovation et de l'évolution technologique et comprend que la profession d'ingénieur doit refléter la société qu'elle sert. L'une des façons dont Ingénieurs Canada s'efforce d'accroître la représentation des ingénieures s’identifiant comme des femmes dans le secteur du génie est son initiative « 30 en 30 », qui a été lancée à l'origine pour augmenter le pourcentage d’ingénieures nouvellement titulaires à 30 % d’ici 2030.
La participation de Jeanette Southwood à la CCFNU 67 a permis à Ingénieurs Canada de continuer à encourager la reconnaissance de la valeur de la profession et à susciter l’intérêt de la prochaine génération de professionnels, tout en continuant à défendre les intérêts des femmes et des autres groupes en quête d'équité dans le domaine du génie.