Avec la tenue de la Conférence de Paris sur le climat, il est clair que nous sommes aux prises avec les impacts considérables des événements météorologiques extrêmes et du dérèglement climatique. Le développement durable et la gérance environnementale sont par conséquent deux principes importants qui doivent être intégrés aux pratiques d’ingénierie afin que la profession puisse trouver des solutions qui réduisent la consommation des ressources et en assurent la conservation.
Certains croient cependant que la prise en compte des aspects liés au développement durable et à la gérance environnementale, en particulier dans les projets d’infrastructures, accroît les coûts et les risques. Bien que cela puisse être vrai à court terme, les avantages à long terme de cette approche sont nombreux.
Cette approche améliore par ailleurs l’acceptabilité sociale des projets, ce qui accélère les processus d’obtention de permis et les autorisations. Les risques et les incertitudes peuvent être évalués initialement et gérés à long terme, car les coûts d’exploitation des installations durables sont normalement plus faibles. L’amélioration de la résilience et la gérance environnementale sont payantes pour les propriétaires d’infrastructures.
Pourtant, malgré ces avantages, l’incorporation explicite de ces principes et pratiques est rare dans les guides destinés aux membres nationaux et internationaux de la Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs (FMOI). Cette situation a incité le Comité sur l’ingénierie et l’environnement de la FMOI à élaborer le Modèle de code de pratique international en matière de développement durable et de gérance environnementale.
Sous la direction d’Ingénieurs Canada, le Modèle de code a été élaboré au cours de plusieurs années et adopté à l’assemblée générale de la FMOI en 2013. Le Modèle de code est un énoncé des principes établis par consensus en vue d’appuyer les pratiques des ingénieurs, et il fournit des conseils sur leur application. Encourager les ingénieurs, au moyen du développement professionnel continu, à adopter ces principes et à les appliquer dans leur pratique est une étape proactive pour accroître la sensibilisation et enrichir les connaissances.
En 2014, Ingénieurs Canada a adopté une version canadienne du Modèle de code, qu’il a publiée sous forme de guide national à l’intention de ses 12 ordres membres et des plus de 280 000 ingénieurs qui en font partie.
Ingénieurs Canada encourage tous les membres de la FMOI à faire de même, et propose que la FMOI se fixe comme objectif que 75 pour cent de ses membres adoptent officiellement le Modèle de code d’ici 2020.
Ce niveau d’adhésion signifierait clairement aux gouvernements nationaux et aux Nations Unies que les ingénieurs prennent très au sérieux leur responsabilité de travailler dans l’intérêt public.
On peut consulter le Modèle de code de pratique dans le site Web de la FMOI (www.wfeo.net).
Adapté d’un article publié dans l’édition du 20 novembre 2015 du bulletin du Comité sur l’ingénierie et l’environnement de la FMOI.
David Lapp, FEC, P.Eng., est secrétaire du Comité sur l’ingénierie et l’environnement de la Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs