C’est avec tristesse que j’ai lu l’article de Cleoniki Kesidis paru dans le Toronto Star la semaine dernière.

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Par : Stephanie Price, P.Eng., CAE, chef de la direction d’Ingénieurs Canada

C’est avec tristesse que j’ai lu l’article de Cleoniki Kesidis paru dans le Toronto Star la semaine dernière.

Mme Kesidis y décrit une expérience qui n’est souhaitable pour personne : dès son jeune âge, elle s’est fait pratiquement imposer un cheminement de carrière sans avoir la possibilité d’explorer d’autres options. C’est ainsi qu’elle amorça une carrière dans le domaine des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), même si elle ne s’y sentait pas à sa place et que ce choix la rebutait.

Elle mentionne plusieurs problèmes favorisant ce mal-être : le harcèlement sexuel, les préjugés sexistes, l’isolement social et une culture de bourreaux de travail. Les milieux de travail en STIM sont indubitablement associés à des situations de stress intense qui ne sont pas propices à un sain équilibre travail-famille. En outre, la discrimination et le manque de soutien aux femmes continuent d’être préoccupants. Ces problèmes sont bien réels. Il faut s’y attaquer, et nous nous y employons corps et âme au sein de la profession d’ingénieur.

Il faut changer cette culture en milieu de travail tout en faisant la promotion des carrières en STIM auprès des jeunes femmes. Une fois ces difficultés surmontées en milieu de travail, nous devrons faire en sorte qu’un flux constant de femmes accède à la profession et jouisse de la culture améliorée.

Nombre de femmes accomplies occupent des postes de haut niveau en génie et y poursuivent une carrière des plus valorisantes. Parallèlement, la profession d’ingénieur soutient des changements systémiques qui diminuent les obstacles à la réussite professionnelle, en offrant notamment des programmes de mentorat qui permettent aux jeunes ingénieures de tirer parti des connaissances et de l’expérience de celles et ceux qui les ont précédées.

Cependant, sans la contribution d’une cohorte de suivi composée de jeunes femmes, aucun des changements en milieu de travail que nous nous efforçons de réaliser aujourd’hui ne se traduira par un changement durable et par une véritable égalité des sexes dans les STIM. L’union fait la force, et nous devons veiller à ce qu’une cohorte de jeunes femmes soit prête à poursuivre notre élan — sinon, nous subirons un recul inacceptable.

Fille ou garçon, personne ne devrait se sentir obligé de poursuivre une carrière qui ne l’intéresse pas. Ingénieurs Canada encourage les jeunes Canadiens et Canadiennes à poursuivre une carrière en génie, mais nous ne croyons pas qu’il faille inciter des enfants à faire carrière en STIM pour la simple raison qu’ils ont des aptitudes en sciences et en mathématiques. Il importe de leur présenter le génie et de leur fournir tous les renseignements nécessaires pour prendre une décision éclairée.

C’est précisément ce que le Mois national du génie — qui tire à sa fin — tente de faire. Le Mois, dont le thème est « Une place pour toi », offre aux jeunes des activités leur permettant de découvrir le génie et de voir s’il cadre avec leurs champs d'intérêt.

Nous espérons que beaucoup de jeunes, dont bon nombre de filles, découvriront que le génie répond à leurs attentes. Nous souhaitons également que les efforts actuels de la profession améliorent grandement la culture en milieu de travail au sein de notre industrie d’ici l’arrivée de la prochaine génération dans la population active. Enfin, nous entretenons l’espoir que ces jeunes se lancent dans une carrière réussie et enrichissante en génie.

Cela est incontestablement le cas pour moi.