
Dans cette nouvelle série, Origines de la profession d’ingénieur, nous nous penchons sur les histoires personnelles à l’origine du choix de la profession d’ingénieur. Le premier article de la série porte sur Moyin Wright, récemment diplômée en génie civil, option gestion et entrepreneuriat en ingénierie de l’Université d’Ottawa.

« Je l’ai su dès l’école secondaire. J’ai quitté le Nigéria pour le Canada et je me suis inscrite au programme de baccalauréat international (BI) d’une école de St Catherines en Ontario. Un devoir scolaire en particulier a tout changé pour moi. Nous devions rédiger un travail de recherche sur un sujet qui nous tenait à cœur. J’ai immédiatement pensé à mon pays natal.
J’ai choisi de me concentrer sur une communauté où les maladies d’origine hydrique, comme le choléra, étaient très répandues et j’ai commencé à explorer comment la conception technique et l’innovation pouvaient aider à réduire leur propagation. Cet été-là, j’ai eu l’occasion de retourner au Nigéria et de visiter la communauté sur laquelle j’avais travaillé.
Et c’est à ce moment-là que cela m’a vraiment frappée : j’ai vu à quel point l’absence d’infrastructures adéquates et bien entretenues affectait la vie des gens, à quel point les infrastructures existantes étaient détériorées et tout ce qui manquait.
J’ai interrogé des professionnels de la santé et quelques résidents. J’ai écouté leurs histoires, leurs défis, leurs besoins. Une conversation en particulier m’a marquée. L’un des résidents m’a indiqué le combien de personnes vivaient en moyenne dans chaque maison et expliqué les désagréments causés par l’absence d’infrastructures sanitaires fonctionnelles.
Et c’est à ce moment-là que cela m’a vraiment frappée : j’ai vu à quel point l’absence d’infrastructures adéquates et bien entretenues affectait la vie des gens, à quel point les infrastructures existantes étaient détériorées et tout ce qui manquait.
Il m’est alors apparu clairement que la plupart des problèmes d’environnement et de santé publique découlent souvent d’infrastructures inadéquates, d’une mauvaise planification et du sous-développement.
J’avais déjà observé ce genre de choses dans certains contextes, mais ce moment est resté gravé dans ma mémoire. Tout est devenu plus concret et cette réalité m’a permis de mieux comprendre le besoin urgent d’améliorer les infrastructures.
C’est à ce moment-là que j’ai su que je ne voulais pas me contenter d’écrire sur ce sujet. Je voulais faire une différence. J’aspirais à être équipée des outils nécessaires pour m’attaquer à de tels problèmes. Je ne savais pas comment, au début, mais mon exploration m’a permis de découvrir le génie civil et d’en apprendre davantage sur le rôle essentiel des ingénieurs civils pour relever les défis liés aux infrastructures.
J’ai étudié en génie civil, avec l’option gestion et entrepreneuriat à l’Université d’Ottawa. Les quelques premières années ont été difficiles, surtout pendant la COVID et les cours virtuels. Je ne m’épanouissais pas comme je l’avais espéré. Je me disais parfois que ce n’était peut-être pas la bonne voie pour moi, que j’avais peut-être pris la mauvaise décision.
J’ai donc commencé à faire des efforts plus soutenus. Je me suis impliquée davantage, j’ai assisté à tous les événements, participé à toutes les activités. J’ai cherché des occasions, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’université, d’en apprendre davantage sur le secteur du génie et d’acquérir un large éventail de compétences. J’ai fait du bénévolat dans le cadre d’initiatives de recherche à l’université et j’ai rejoint des organisations telles qu’Ingénieurs sans frontières, dont j’ai fini par devenir présidente d’une section. Cette décision de m’engager davantage dans la communauté a fait partie intégrante de mon parcours et contribué à l’amélioration de ma situation. Elle m’a rappelé la raison pour laquelle j’avais décidé d’étudier en génie, me motivant ainsi à poursuivre mon chemin.
Je me suis également appuyée sur ma foi et ma famille, sur le soutien inébranlable de mes parents et amis, et de la communauté que j’avais bâtie en cours de route.
J’ai récemment obtenu mon diplôme et je suis reconnaissante d’avoir terminé mes études avec succès. Je suis remplie d’un nouveau sentiment de confiance, car j’ai cru en quelque chose et je l’ai fait jusqu’au bout.
Cette décision de m’engager davantage dans la communauté a fait partie intégrante de mon parcours et contribué à l’amélioration de ma situation. Elle m’a rappelé la raison pour laquelle j’avais décidé d’étudier en génie, me motivant ainsi à poursuivre mon chemin.
Aujourd’hui, je travaille à la Ville d’Ottawa en tant qu’étudiante d’été dans le secteur des ressources en eau, et je tiens toujours à cet objectif. Alors que j’entame ma carrière, je souhaite que l’on se souvienne de moi comme du genre d’ingénieure pour qui les gens sont toujours prioritaires – lors de chaque réunion ou prise de décision.
Cela est tout particulièrement vrai pour les communautés mal desservies – les personnes dont la vie pourrait être améliorée grâce à l’accès à de meilleures infrastructures.
Le voyage commence ici. Ce n’est que le début. »