Ingénieurs Canada a publié un rapport qui décrit sept pratiques que les établissements d'enseignement postsecondaire peuvent mettre en œuvre pour accroître la représentation des peuples autochtones dans les programmes de génie.

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Ingénieurs Canada a publié un rapport qui décrit sept pratiques que les établissements d'enseignement postsecondaire peuvent mettre en œuvre pour accroître la représentation des peuples autochtones dans les programmes de génie.

Le rapport, intitulé Accès des Autochtones à des programmes postsecondaires de génie, vise à appuyer l'élaboration de programmes d'accès au génie dans les universités, les collèges et les instituts techniques canadiens. Ces programmes d'accès sont spécialement conçus pour faciliter l’accès des Autochtones aux études postsecondaires.

« Ingénieurs Canada s'efforce de soutenir une profession diversifiée qui reflète la démographie canadienne, a déclaré Stephanie Price, P. Eng., CAE, chef de la direction par intérim d'Ingénieurs Canada. Ce rapport étudie comment encourager un plus grand nombre d'étudiants autochtones à suivre une formation en génie et comment les appuyer dans leur cheminement. »

 Le rapport passe en revue la documentation sur les programmes d'accès existants pour les étudiants autochtones et cerne sept pratiques consensuelles jugées importantes et fructueuses.

« Nous espérons que ces pratiques permettront aux facultés de génie du Canada d'instaurer et de perfectionner leurs programmes afin qu'un plus grand nombre d'étudiants autochtones réussissent leurs études en génie », a déclaré Jamie Ricci, chef de pratique, Recherches, à Ingénieurs Canada et auteure du rapport.

Ces sept pratiques consensuelles sont les suivantes :

  1. Tout au long du processus, il importe de renforcer la capacité d’évaluation au sein du programme. S’il est vrai que les pratiques traditionnelles d’évaluation peuvent suffire, il n’en demeure pas moins que les gestionnaires doivent travailler avec les membres des collectivités visées et recourir à des pratiques d’évaluation décolonisées.
  2. Durant l’élaboration du programme, la faculté de génie doit absolument tisser des liens avec les collectivités visées par le programme d’accès.
  3. En collaboration avec ces collectivités, les gestionnaires de programme et d’autres personnes concernées peuvent commencer à définir les caractéristiques de leur population cible.
  4. La connaissance des besoins de ce groupe permettra d’offrir des services de soutien adéquats.
  5. De nombreux établissements ont implanté avec succès un système d’admission non normalisé qui tient compte non seulement des notes, mais également de l’ensemble du profil de la personne.
  6. Les étudiants obtiennent également une aide financière fondée sur les besoins.
  7. Les programmes de transition et les programmes d’orientation spécialisée favorisent la transition des étudiants vers des études postsecondaires ainsi que leur préparation à celles-ci.

Nous sommes en train d'élaborer notre propre programme d'accès à l’intention des Autochtones et ce rapport nous permettra d’en apprendre davantage sur les programmes de ce genre qui connaissent du succès », a déclaré Matthew J. Dunn, P.Eng., M.Sc., coordonnateur des initiatives à l‘intention des peuples autochtones au College of Engineering de l’Université de la Saskatchewan. Les programmes d'accès ont une immense valeur pour les étudiants autochtones, car ils leur offrent des services de soutien adaptés aux particularités culturelles, notamment du mentorat, du tutorat, des stages et d’autres ressources à mesure qu'ils cheminent dans leur formation en génie. »

Ces services contribueront à rendre les programmes d'études postsecondaires plus accueillants et mieux adaptés aux étudiants autochtones et feront en sorte, espérons-le, que la profession d'ingénieur reflète davantage la diversité du Canada. Selon le Rapport 2016 sur les inscriptions en génie et les diplômes décernés d’Ingénieurs Canada, environ 1 % des étudiants en génie de premier cycle inscrits à des programmes de génie agréés au Canada se définissent comme des Autochtones. L'Enquête nationale auprès des ménages de 2011 indique que 4,3 % de tous les Canadiens se définissent comme des Autochtones (Statistique Canada).

« Nous espérons que ce rapport permettra d'élargir le dialogue sur la représentation des peuples autochtones dans la profession d'ingénieur en général, depuis l'admission à la formation postsecondaire jusqu’à la transition vers une carrière en génie et l'entrée dans le monde du travail dans ce domaine, a déclaré Jeanette M. Southwood, M.A.Sc.., FCAE, FEC, P.Eng., vice-présidente, Stratégie et Partenariats à Ingénieurs Canada. Des études révèlent que l’intégration des voix autochtones dans la résolution de problèmes d'ingénierie favorise l'innovation, sensibilise les jeunes grâce à un effet d’entraînement et bonifie les résultats des projets. »

Les avantages d'accroître la représentation des peuples autochtones et d’intégrer les savoirs autochtones dans la formation en génie sont nombreux et contribueront à une plus grande diversité.

« Les efforts visant à accroître la représentation des peuples autochtones et d'autres groupes traditionnellement sous-représentés aboutiront à une plus grande diversité des membres de la profession, a ajouté Jamie Ricci. La diversité est justement un atout majeur de l’innovation en ingénierie, car les recherches démontrent qu’elle favorise la capacité à résoudre des problèmes, la créativité et la pensée critique. »

Ainsi, pour faire du Canada un chef de file mondial en matière d’innovation, nous devons d’abord comprendre qu’investir dans l’accès des peuples autochtones au génie, c’est investir dans notre avenir collectif.

Le rapport complet est accessible sur le site Web d’Ingénieurs Canada. Les lecteurs sont invités à transmettre leurs commentaires à research@engineerscanada.ca