Tout au long de leur parcours professionnel, les ingénieurs franchissent de nombreuses étapes : recevoir leur jonc de fer après l’obtention du diplôme, obtenir un premier emploi, devenir ingénieur stagiaire (EIT), obtenir leur permis d’ingénieur, réaliser un premier grand projet et, finalement, prendre sa retraite après une carrière bien remplie.
Tout comme la population et la main-d’œuvre canadienne, qui prennent de l’âge — d’ici 2021, près d’un travailleur sur quatre aura 55 ans et plus —, la main-d’œuvre dans le domaine du génie vieillit, et de plus en plus d’ingénieurs atteignent le stade de leur carrière où ils commencent à envisager la retraite.
Peu importe le moment, la raison ou ce qu’ils choisissent de faire en quittant la vie professionnelle, cette importante période de la vie sera bien différente d’une personne à une autre.
Heather Hayne a quitté le marché du travail en 2018 après une carrière de 28 ans au sein de plusieurs organisations, notamment une usine de pâte à papier dans le nord de l’Ontario, une société de génie-conseil en mécanique et électricité à Toronto, quelques ministères fédéraux, ainsi que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Après en avoir discuté avec son mari, consulté son conseiller financier et suivi les cours de préparation à la retraite offerts par le gouvernement fédéral, Heather a décidé qu’elle était prête à faire le grand saut.
« Mon service était en constante réorganisation, et nous n’avions pas beaucoup de réussites à notre actif, se souvient-elle. J’étais mûre pour un changement. »
Ray Mantha, quant à lui, a opté pour la retraite parce qu’il en avait assez du trajet hebdomadaire qu’il effectuait depuis huit ans entre son domicile de North Bay, en Ontario, et son bureau de Toronto. Il a pris sa retraite en 2012 après une carrière de 34 ans au service du gouvernement ontarien, dont un passage en tant qu’ingénieur en chef au ministère des Transports.
« Toutes les conditions étaient réunies pour que je tire ma révérence; j’étais tout simplement las de faire la navette. Tous les lundis matin, je me levais à 5 heures et faisais trois heures et demie de voiture pour me rendre à Queen’s Park. Le vendredi soir, je retournais à la maison en voiture, et, entre les deux, je voyageais un peu partout parce que j’étais membre de nombreux conseils nationaux et m’occupais de plusieurs dossiers internationaux. Mon raisonnement a été simple : je ne rajeunis pas, je peux prendre ma retraite confortablement, alors j’y vais ! »
Mais ce n’est pas parce qu’un ingénieur prend sa retraite et quitte le marché du travail qu’il abandonne ce qui l’a inspiré tout au long de sa carrière, à savoir le désir de servir et de s’engager dans son milieu. Au contraire, de nombreux ingénieurs continuent de s’engager activement, longtemps après leur retraite, dans la profession et au sein de leur communauté.
En plus de rester actif en pratiquant le golf, le ski, la randonnée, le vélo, la voile et en passant plus de temps avec ses deux petits-enfants, Ray Mantha continue de s’investir bénévolement, notamment au sein du conseil d’administration du groupe Morrison Hershfield, de la Fondation de l’Association des transports du Canada et du Comité consultatif des affaires publiques d’Ingénieurs Canada.
« Comme le disent les experts, ce n’est pas parce que vous prenez votre retraite que vous cessez d’être ingénieur, que vous cessez de vous engager dans la communauté ou d’y apporter votre contribution, souligne-t-il. Vous changez simplement d’objectif, vous changez de vitesse pour profiter davantage de la vie, mais vous continuez à être engagé. »
« Je ne voulais pas me retirer complètement de mon circuit [lorsque j’ai pris ma retraite], raconte M. Mantha. Pendant des décennies, j’ai construit un réseau d’amis et de collègues, une base de connaissances et de compétences qui auraient été gaspillées si je m’étais retiré du monde. En fait, c’est ce qui me fait sortir du lit le matin. Aller au bureau tous les jours ne me manque pas, mais j’apprécie grandement mon engagement actuel [en tant que membre de différents conseils]. »
Certains ingénieurs peuvent relever de nouveaux défis au cours de leur retraite, tout en restant dans le domaine du génie à temps partiel ou sur une base contractuelle, mais plusieurs s’engagent dans de nouvelles avenues.
« Je ne pense pas que je sois encore vraiment une “retraitée”, affirme Heather Hayne. Ma vie est encore bien remplie. »
Elle vient en effet de terminer une maîtrise en études nordiques à l’Université Carleton et obtiendra son diplôme en juin prochain. Elle donne également un cours de deuxième cycle en énergie durable, également à Carleton, transmettant ses connaissances à une prochaine génération d’ingénieurs.
« Le génie me manque, explique-t-elle. J’aimais les défis, la variété et l’occasion qui m’était donnée de rencontrer de nouvelles personnes et d’apprendre de nouvelles choses. La camaraderie du travail d’équipe me rend également nostalgique, car durant toute ma carrière j’ai eu des collègues formidables. »
« Je m'estime heureuse d’être enseignante parce que cela me donne l’occasion de suivre les actualités et les nouveaux développements du milieu de l’ingénierie, tout en aidant à former une génération de jeunes ingénieurs prometteurs! »
Indépendamment de ce qui a motivé la retraite ou de ce qu’un ingénieur choisit de faire lorsqu’il prend ce virage, tous conviennent que cette période de leur vie ne constitue pas la fin du parcours. En fait, tout comme lorsqu’un diplômé reçoit son jonc de fer ou qu’un ingénieur obtient son permis, la retraite n’est que le début de quelque chose de nouveau et différent.
« N’arrêtez pas toutes vos activités simplement parce que vous prenez votre retraite, conseille Ray Mantha. En fait, je déteste le mot retraite. Je ne cesse pas d’exister simplement parce que je quitte la vie professionnelle. Bien au contraire ! C’est tout simplement une bifurcation sur le chemin de la vie. Vous avez développé ces compétences pendant toute votre carrière, votre vie professionnelle, pourquoi voudriez-vous les sacrifier! Utilisez-les, appréciez-les, célébrez-les. »
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