Octobre étant le Mois de l’histoire des femmes au Canada, c’est à juste titre que ce mois marque aussi un moment historique attendu depuis longtemps. En effet, pour la première fois depuis 55 ans, une femme a obtenu le Prix Nobel de physique.

 

Octobre étant le Mois de l’histoire des femmes au Canada, c’est à juste titre que ce mois marque aussi un moment historique attendu depuis longtemps. En effet, pour la première fois depuis 55 ans, une femme a obtenu le Prix Nobel de physique. C’est une réalisation remarquable et particulièrement bienvenue, mais il faut souligner que le nombre de femmes qui ont remporté cette prestigieuse distinction est sans commune mesure avec l'ampleur de la contribution des femmes aux sciences et au génie au cours du dernier demi-siècle.

Les archives constituent une ressource précieuse pour préserver l’histoire et lui donner vie, et elles deviennent doublement importantes lorsqu’il s’agit de raconter le parcours de groupes historiquement sous-représentés. Des efforts sont en cours pour créer des archives des réalisations des femmes  dans les STIM, et ces efforts donnent déjà lieu à de nouvelles possibilités.

Monique Frize, professeure distinguée à l’Université Carleton et collaboratrice du projet Archives canadiennes des femmes en STIM lancé récemment à l’Université d’Ottawa, explique pourquoi elle s’est investie dans la collecte de ces documents : « Il est primordial d’avoir accès aux documents relatifs aux travaux des femmes, à leurs contributions et à leur vie personnelle afin que les historiens puissent raconter leur histoire. »

« Les livres au sujet des scientifiques traitent presque exclusivement d’hommes. Il est grand temps de traiter des femmes! », ajoute-t-elle.

Mary Wells, lauréate 2017 du Prix pour le soutien accordé aux femmes en génie d’Ingénieurs Canada, abonde dans le même sens. Elle a réagi à la sous-représentation des femmes dans l’histoire des STIM en publiant deux ouvrages relatant les contributions de femmes contemporaines dans les domaines du génie.

L’importance d’intégrer l’apport des femmes à l’histoire est en fait reconnue à tous les niveaux de la société canadienne. Le portail des Archives canadiennes des femmes en STIM a été inauguré en juin dernier par Kirsty Duncan, ministre des Sciences et ministre des Sports et des Personnes handicapées, après quoi ont suivi des présentations par les fondateurs, ainsi que par des jeunes femmes actuellement actives dans la recherche sur les STIM. Le projet, parrainé par l’International Network of Women Engineers and Scientists – Education and Research Institute (INWES–ERI) et Bibliothèque et Archives Canada, vient compléter les documents d’archives existants sur le mouvement féministe canadien, qui comprennent des documents provenant d’ingénieures et de scientifiques. Dans leur ensemble, ces efforts et les personnes qui les déploient s’amplifient mutuellement, rendant possibles de nouveaux types de projets.

L’un de ces projets – élaboré par Ingenium, une collaboration entre le Musée de l'agriculture et de l'alimentation du Canada, le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada et le Musée des sciences et de la technologie du Canada – consiste en l’utilisation de documents historiques pour créer une ligne du temps (avec notes biographiques) des réalisations de femmes en STIM au cours de l’histoire du Canada.

Selon le site Web du projet, l’initiative Femmes en STIM vise à accroître la visibilité des femmes dans ces domaines, à promouvoir auprès des femmes les carrières qui y sont associées, à souligner les inégalités entre les sexes, et à faire connaître les réalisations et les porte?parole des femmes dans ce secteur. Elle a également pour but de mettre en relief les partis pris sexistes persistants et souvent implicites afin d’améliorer la participation, l’inclusion, le leadership et la reconnaissance des femmes en STIM.

Dans l’ensemble, ces projets annoncent un avenir prometteur pour la représentation des femmes dans l’histoire des STIM et le croisement d’autres projets de ce genre permettra d’ouvrir de nouveaux horizons.