Dans un monde de plus en plus numérique, les produits et les appareils sont de plus en plus interconnectés. Sonnettes, montres, ampoules, thermostats, téléviseurs, haut-parleurs, appareils électroménagers, systèmes de sécurité et véhicules – des objets qui autrefois accomplissaient une tâche simple sont maintenant intégrés à des émetteurs et des récepteurs, et se « parlent » sur Internet.
Il s'agit de l'Internet des objets (IdO) : des dispositifs physiques dotés de capteurs, de logiciels et d'autres technologies, qui collectent et échangent des données avec d’autres dispositifs et systèmes sur Internet. Par exemple, dans une maison intelligente, un utilisateur équipé d'un appareil portable, comme une montre intelligente, peut contrôler sa maison depuis son poignet. En appuyant sur un bouton, il peut se connecter automatiquement à d’autres appareils intelligents dans la maison.
L'IdO vise à simplifier nos vies, à rendre nos environnements plus intelligents, plus mesurables et plus bavards, mais il comporte un risque. Si notre vie est plus pratique grâce à bon nombre de ces innovations, ces dernières pourraient avoir des répercussions majeures sur la sécurité publique. En effet, l’évolution rapide de l’IdO dépasse les mécanismes disponibles pour protéger les appareils et leurs utilisateurs.
Par exemple, la Nissan LEAF – un véhicule entièrement électrique doté de capacités de télécommande – peut être contrôlée à partir des fonctions d’une application mobile. Cependant, il y a quelques années, des chercheurs en sécurité ont découvert que des informations sur un véhicule et son propriétaire pouvaient être consultées de manière anonyme via l'application. Il s'agissait notamment de l'état de la batterie du véhicule, ainsi que du numéro d'identification du véhicule (NIV) et de l'identité du propriétaire sur l'application. On a également constaté que l’accès au NIV permettait aux personnes de se connecter à d’autres véhicules et de les contrôler.
Le fait qu’un interrupteur (marche/arrêt) suffise pour connecter pratiquement n'importe quel objet physique à une partie de l’IdO soulève des préoccupations en matière de sécurité et de respect de la vie privée. Avec les milliards de dispositifs IdO existants, les nouveaux points d’entrée pour les cyberattaques se sont considérablement multipliés.
Au nombre des risques posés par les appareils connectés, signalons une mauvaise gestion des mots de passe, ou encore des transmissions mal sécurisées. Des mots de passe forts créent des frictions pour les utilisateurs et les fabricants doivent toujours trouver un équilibre entre la sécurité et la convivialité. Les appareils sont plus susceptibles de présenter des failles de sécurité, car l’intervention humaine est minime – de nombreux appareils sont activés sans lever le petit doigt ou avec une simple télécommande.
La vie privée et les données personnelles courent également des risques. Le projet de Google à Toronto, « smart city », qui visait à construire une ville numérique « à partir d’Internet », a suscité de nombreuses inquiétudes quant à la gestion des données personnelles. Dans une lettre adressée à Waterfront Toronto, le Commissaire à la protection de la vie privée du Canada a déclaré que les propositions de gouvernance des données de Sidewalk Lab ne prévoyaient pas de surveillance publique indépendante et que le rôle de la ville de Toronto dans le maintien de la sécurité publique n’était pas clair.
Bien que les dispositifs, produits et services IdO contribuent à réduire les tâches manuelles et à gagner du temps, cela se fait souvent au détriment de la vie privée.
Les progrès technologiques ont rendu notre vie plus facile, plus rapide et meilleure. Cependant, les capteurs qui sont toujours allumés et qui interagissent dans l'environnement de l'utilisateur peuvent menacer considérablement la sécurité. Alors que ces technologies deviennent de plus en plus omniprésentes et continuent de façonner notre monde, il est essentiel de rester vigilant en matière de sécurité et de protection de la vie privée.
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