Justin Haley, de Professional Engineers and Geoscientists Newfoundland and Labrador (PEGNL), nous fait part du travail effectué par son organisme afin d’atteindre l’objectif 30 en 30.

 

Le groupe de champions de l’objectif 30 en 30 est composé de plus de 40 membres partout au pays qui travaillent à la création de stratégies et de plans d’action afin d’améliorer le recrutement, la rétention et le perfectionnement professionnel des femmes dans le domaine du génie. Ils sont une grande force de changement dans la profession d’ingénieur et font partie intégrante de l’objectif d’Ingénieurs Canada visant à ce que le pourcentage d’ingénieures nouvellement diplômées atteigne 30 % d’ici 2030.

Ce mois-ci, nous avons discuté avec Justin Haley, championne 30 en 30 de Professional Engineers and Geoscientists Newfoundland & Labrador, du travail de son organisme afin d’atteindre l’objectif 30 en 30.

Quels sont les points saillants de votre travail relativement à l’objectif 30 en 30 dont vous aimeriez discuter avec nous?

PEGNL s’est associée à des organismes locaux afin d’encourager et de former les titulaires de permis à mentorer les jeunes filles dans leurs programmes axés sur les STIM. Nous commanditons le programme Women in Resource Development Corporation de Techsploration, lequel offre l’occasion d’explorer les domaines techniques et technologiques.

Nous avons également mis au point une enquête sur la diversité et l’inclusion qui nous aidera à mieux comprendre les obstacles et les enjeux de rétention auxquels sont confrontées les femmes en génie dans notre province. Nous avons aussi rédigé des lignes directrices en matière de bénévolat afin d’accroître la présence et la visibilité des femmes ingénieures au sein de l’organisme; celles-ci ont contribué à ce que les femmes représentent 70 % de notre conseil d’administration. Enfin, nous élaborons un plan spécifique aux entreprises qui visera à promouvoir les avantages d’une meilleure inclusion des femmes dans les postes d’ingénieur et à éliminer les enjeux qui mettent des bâtons dans les roues.

Selon vous, quels sont les principaux obstacles à l’atteinte de l’objectif 30 en 30?

À court terme, il faut s’assurer que le pourcentage de femmes qui s’inscrivent à des programmes canadiens de génie est suffisamment élevé. Bien que notre objectif final vise le pourcentage de nouvelles ingénieures agréées en 2030, les personnes qui obtiendront un permis cette année-là poursuivront leurs études postsecondaires au cours des deux ou trois prochaines années. Plusieurs de ces étudiantes ont déjà fait leur choix de carrière et, si nous ne nous assurons pas qu’au moins 30 % des étudiants canadiens en génie sont des femmes à ce jalon crucial, nous réduisons considérablement nos chances d’atteindre l’objectif de 30 en 30.

Quelles sont les choses les plus importantes que vous avez apprises en tant que championne 30 en 30 que d’autres auraient avantage à connaître?

L’importance d’éduquer les autres sur les avantages que tire chacun et chacune d’une profession d’ingénieur diversifiée. Le public peut souvent avoir une vision limitée de ce qu’effectuent les ingénieurs et ne pas réaliser qu’ils doivent prendre de nombreuses décisions majeures, pour lesquelles des points de vue et des expériences qui diffèrent seraient avantageux. Utiliser des exemples concrets sur la façon dont la diversité et l’inclusion ont contribué à faire progresser le génie ainsi que les résultats de ceux et celles qui exercent sur le terrain peut contribuer à illustrer l’importance d’une plus grande mobilisation des femmes.

Selon vous, que faut-il faire pour atteindre l’objectif 30 en 30 à l’échelle nationale?

Les partenariats sont la clé. Tellement de choses sont accomplies par d’autres organismes avec des mandats et des objectifs semblables, qui ont des compétences, des forces et des ressources différentes des nôtres. Les établissements d’enseignement, les employeurs, les différents ordres de gouvernement, les organismes à but non lucratif et les organismes de réglementation, comme nous, possèdent tous des atouts et une expertise propres qui, une fois combinés, peuvent contribuer à favoriser un changement significatif. Rassembler ceux et celles ayant un objectif commun et mettre sur pied des programmes ou même soutenir cet objectif dans la mesure du possible peut s’avérer extrêmement utile pour résoudre le problème. De surcroît, les partenariats facilitent l’appropriation d’une idée qui a fonctionné dans un pays et son application dans un autre.