La discipline du génie logiciel fait l’objet de discussions dans les cercles universitaires et professionnels depuis les années 1960, mais elle attire maintenant davantage l’attention du public parce que les systèmes logiciels sont devenus beaucoup plus répandus et prennent des décisions critiques pour la sécurité dans un nombre croissant d’aspects de notre vie quotidienne.
La discipline du génie logiciel fait l’objet de discussions dans les cercles universitaires et professionnels depuis les années 1960, mais elle attire maintenant davantage l’attention du public parce que les systèmes logiciels sont devenus beaucoup plus répandus et prennent des décisions critiques pour la sécurité dans un nombre croissant d’aspects de notre vie quotidienne.
Compte tenu de la prolifération actuelle de technologies comme les véhicules autonomes, les organismes de réglementation du génie sont aux prises avec la définition du génie logiciel et ses implications et les critères qui permettent à une personne d’utiliser le titre d’ingénieur logiciel. Les véhicules autonomes, par exemple, doivent être conçus de manière à tenir compte de décisions éthiques sérieuses concernant la protection des conducteurs, des passagers et des autres usagers de la route, tout en prenant en compte des considérations plus générales concernant l’intérêt public, l’industrie et la société.
En 2016, le Bureau canadien des conditions d’admission en génie (BCA) a élaboré le document d'Ingénieurs Canada sur l’exercice dans le domaine du génie logiciel pour aider les organismes de réglementation à définir le génie logiciel et à sanctionner les personnes qui utilisent le titre d’ingénieur ou exercent le génie logiciel sans détenir de permis d’exercice. Ce document contient de l’information et des conseils sur la discipline du génie logiciel, et présente un exposé introductif qui traite de la nature de l’exercice dans le domaine du génie logiciel, comparativement au simple développement de logiciels.
« On reconnaît de plus en plus la nécessité de réglementer ce domaine afin que le public puisse avoir confiance que les praticiens sont adéquatement formés et assujettis par la loi à un code de déontologie », dit Dennis Peters, ancien président du BCA qui a supervisé l’élaboration du livre blanc. « Le BCA a reconnu ce changement et mis sur pied le groupe de travail qui a produit le livre blanc. Lors de l’élaboration de ce document, le groupe a sollicité les avis d’experts du domaine de toutes les régions du pays, ainsi que des organismes de réglementation du génie. »
Le génie logiciel est une discipline que la profession d’ingénieur a toujours eu de la difficulté à reconnaître et, par conséquent, à réglementer. Pour les besoins de la réglementation et de l’application de la loi, le livre blanc définit le champ d’exercice du génie logiciel en cohérence avec la définition existante du génie, présentée dans le Guide national sur l’exercice de la profession d’ingénieur au Canada. En particulier, le Guide stipule que :
L'« exercice de la profession d'ingénieur » consiste à préparer des plans, des études, des synthèses, des évaluations et des rapports, à donner des consultations, et à diriger, surveiller et administrer les travaux précités, lorsque cela exige l'application des principes d'ingénierie et est associé à la protection de la vie, de la santé, de la propriété, des intérêts économiques, de l'environnement et du bien-être public.
Dans le cas du génie logiciel, un logiciel (ou un système à fort contenu logiciel) peut par conséquent être considéré comme étant un travail d’ingénierie si les deux conditions suivantes sont réunies :
- Le développement du logiciel a exigé « l’application d’une approche systématique, disciplinée et quantifiable au développement, à l’exploitation et à la maintenance du logiciel ».
- On peut raisonnablement s’attendre à ce qu’une défaillance ou le mauvais fonctionnement du système porte préjudice à la vie, la santé, la propriété, les intérêts économiques, l’environnement et le bien-être public.
Le livre blanc décrit ces conditions de façon plus détaillée, puis présente des exemples tirés, notamment, de la production d’énergie nucléaire, des instruments biomédicaux, de l’avionique et même des jeux vidéo.
Alors que les logiciels jouent un rôle de plus en plus important dans notre société – des réseaux sociaux aux dispositifs médicaux, en passant par les véhicules et les aéronefs – les organismes de réglementation du génie constateront qu’ils doivent être vigilants pour s’assurer que le génie logiciel est exercé par des professionnels compétents. Ce livre blanc les aidera à cerner les activités qui relèvent de l’exercice du génie.
Pour consulter d’autres livres blancs sur le génie, voir la page des Guides nationaux d’Ingénieurs Canada.