Comme toujours, le récent Rapport national d’enquête sur les effectifs 2018 a jeté un éclairage fort intéressant sur l’état de la profession d’ingénieur au Canada.

 

Comme toujours, le récent Rapport national d’enquête sur les effectifs 2018 a jeté un éclairage fort intéressant sur l’état de la profession d’ingénieur au Canada. Parmi les constatations du rapport, mentionnons que la proportion de femmes ingénieures nouvellement titulaires s’établit à 17,4 %,  un pourcentage légèrement en hausse par rapport aux quatre dernières années. Ce résultat n’est pas idéal, mais, fait à noter, certaines zones de compétence ont atteint des proportions plus importantes que jamais.

Tous les organismes de réglementation du génie soutiennent l’initiative 30 en 30, et certains de leurs conseils ont manifesté leur appui en y affectant des ressources attitrées, notamment en embauchant des coordonnateurs de la diversité et en finançant des programmes en lien avec l’initiative. Des mesures comme celles-là témoignent d’une transformation culturelle plus profonde, où une partie du travail déjà accompli par les comités sur les femmes en génie a été intégrée au tissu des organisations.

Citons par exemple la Saskatchewan, dont le pourcentage de femmes ingénieures nouvellement titulaires est passé en 2017 à 21,1 %, soit plusieurs points de pourcentage au-dessus de la moyenne nationale. Margaret Anne Hodges, P.Eng., FEC, championne 30 en 30 de l’Association of Professional Engineers and Geoscientists of Saskatchewan, estime qu’une part importante de cette progression découle des efforts de sensibilisation qui ont été déployés. « L’initiative 30 en 30 engendre une conversation au sujet des femmes dans le domaine des STIM, dit-elle. La conversation suscite la connaissance, la connaissance crée des choix, et les jeunes femmes apprennent qu’elles peuvent choisir le génie – et elles le font ! » 

Engineers Yukon a également atteint des sommets impressionnants, les femmes constituant 28,6 % des nouveaux titulaires de permis – ce qui est très proche de la cible nationale de 30 %. Kirsten Hogan, P.Eng., championne 30 en 30 d’Engineers Yukon, nous a fait part de ses réflexions sur ce pourcentage : « Au Yukon, nous avons constaté que notre succès est attribuable au fait que nous avons créé, au sein de nos membres féminines, une communauté où elles se sentent incluses et appuyées. Pour ce qui est de l’avenir, nous espérons que l’initiative 30 en 30 continuera de miser sur ce sentiment d’appartenance pour permettre à tous nos membres de développer leur plein potentiel, et pour inspirer la prochaine génération d’ingénieures. »

Melanie Williams, P.Eng., championne 30 en 30 de la Northwest Territories and Nunavut Association of Professional Engineers and Geoscientists, fait écho aux sentiments de Margaret Anne Hodges et de Kirsten Hogan, affirmant que bon nombre des succès de 30 en 30 peuvent être attribués à la promotion effectuée par les organismes de réglementation. Elle est convaincue que si nous continuons de promouvoir l’initiative et de rejoindre le plus de personnes possible, le nombre de femmes ingénieures nouvellement titulaires va continuer d’augmenter.

Les champions de l’initiative 30 en 30 – un groupe nationalement représentatif d’alliés rattachés aux organismes de réglementation, à des associations, à l’industrie et au milieu universitaire – travaillent en coulisses pour encourager le genre de sensibilisation que des ingénieures comme Melanie Williams estiment si essentielle. En 2019, les champions s’efforceront de mieux cerner les domaines où les efforts ont été fructueux et ceux où il faut les accroître. Par la suite, cette compréhension alimentera l’élaboration d’une stratégie renouvelée pour le programme national.  

Fait à noter, au cours des prochaines années, il deviendra plus facile d’évaluer l’impact du programme sur la représentation des femmes au sein de la profession – étant donné que l’initiative 30 en 30 a été lancée en 2014, de nombreuses étudiantes qui terminaient leurs études de premier cycle à ce moment-là pourront bientôt faire une demande de permis.

Entre-temps, de nouveaux champions continuent chaque mois de se joindre à la cause et chacun d’eux vient amplifier les efforts globaux. Mais l’initiative 30 en 30 n’est pas seulement une question de pourcentage – elle reflète le désir d’une profession plus forte et plus résiliente, qui bénéficie de plus en plus de points de vue diversifiés pour aborder les problèmes complexes de l’avenir.