En mai dernier, Nancy Hill est devenue la 81e présidente d'Ingénieurs Canada. Bénévole active pour la profession d'ingénieur, Mme Hill a apporté sa contribution à diverses universités, à des organismes de promotion des STIM et à Professional Engineers Ontario, où elle a occupé le poste de présidente en 2019-2020. Elle s’est jointe au conseil d'Ingénieurs Canada en 2020 et en assume la présidence pour le mandat 2023-2024. Elle guidera le conseil dans ses travaux sur un certain nombre de priorités, notamment l'élaboration du plan stratégique 2025-2029. Parlons génie s'est entretenu avec Nancy Hill pour discuter de ce qui l'attend au cours de son mandat.
Parlons génie : Quel est votre objectif en tant que présidente cette année?
Nancy Hill : J’ai l’intention de soutenir tous les administrateurs et administratrices pour leur permettre de participer pleinement aux travaux du conseil et de donner le meilleur d’eux-mêmes. Bien sûr, cela signifie s'attaquer aux grands défis immédiats, tels que l'élaboration du prochain plan stratégique. Mais ce sont aussi les petites choses qui favorisent une culture de gouvernance stratégique et responsable. Il faut renforcer les relations grâce à la transparence et à l'honnêteté. Écouter nos collègues autour de la table du conseil et au-delà. Et s’occuper des petites et des grandes choses qui feront de nous une fédération nationale améliorée et plus forte.
J'admire le travail accompli par la présidente sortante Kathy Baig, qui a su déceler et saisir les occasions qui se présentaient. Cela me tient à cœur alors que j’entrevois l'année à venir.
PG : Quelques mois après votre entrée en fonctions, qu'est-ce que vous trouvez le plus significatif?
NH : L’aspect le plus agréable jusqu'à présent a été le retour des réunions en personne. Mais je suis également heureuse de voir comment nous arrivons à intégrer des réunions hybrides dans le mélange. J'ai appris plusieurs choses importantes et positives sur la façon de présider des réunions hybrides réussies, et la plus grande flexibilité de notre approche nous aide à élargir notre engagement.
PG : Vous serez présidente tout au long de l'élaboration du plan stratégique 2025-2029. Quel est pour vous l’aspect le plus marquant de ce processus?
NH : Je suis très satisfaite du niveau élevé d'engagement et d'intérêt de nombreuses parties prenantes. En plus du conseil, les présidents et les chefs de direction des organismes de réglementation, les présidents du BCAPG et du BCCAG, ainsi que le président de Doyennes et doyens d’ingénierie Canada participent tous très activement au processus. Il s'agit d'une démarche de longue haleine, et il est important que ces différents groupes soient impliqués. Il est également très encourageant de voir comment les idées commencent à se cristalliser en priorités concrètes au fur et à mesure que nous avançons dans les différentes itérations.
PG : Quels changements avez-vous constatés depuis que vous travaillez avec Ingénieurs Canada et le conseil?
NH : Depuis que je siège au conseil, je constate qu'un changement vital est en train de s'opérer. On voit que les organismes de réglementation agissent pour tirer parti de la position unique d'Ingénieurs Canada afin de faire progresser des mesures qui nous aident à mieux les servir. On passe de l'appréhension à la collaboration. C'est pourquoi notre priorité actuelle en matière d'harmonisation suscite autant d’enthousiasme. Nous prenons de l'élan, et devons saisir ces véritables occasions de faire progresser notre vision.
Et cela se poursuit dans les travaux liés au projet Avenir de l'agrément en génie. Nous avançons de façon constante, nos parties prenantes – comme les doyens et les organismes de réglementation – sont mobilisées, et nous assistons à la mise en place des bases d'un changement générationnel dans la manière dont les diplômés en génie deviennent les ingénieurs à qui nous confions l'avenir.
PG : Qu'est-ce qui a contribué à votre désir de participer à l'évolution de la profession d'ingénieur?
NH : Une conférence à laquelle j’ai assisté au milieu des années 1990 a constitué un jalon important pour moi. Monique Frize a expliqué que pour comprendre le rôle des femmes en génie, il fallait aller au-delà du simple nombre. Et Karen Savage a parlé de l'importance cruciale des questions liées au maintien des femmes dans la profession.
Quelques décennies plus tard, ces enjeux sont toujours d'actualité pour la profession. Il y a des questions fondamentales de culture. Et le changement de culture passe par une action délibérée et vigoureuse.
Et bien que les experts nous disent que des progrès en matière d'équité, de diversité et d'inclusion se produiront inévitablement parce que cela deviendra un impératif commercial, sommes-nous prêts à attendre? Combien d'ingénieurs et d’ingénieures formidables la profession perdra-t-elle parce que nous attendons que les forces commerciales créent le changement que nous savons tous nécessaire?
Nous devons opérer un changement culturel et, par définition, ce n’est pas un processus passif. Il s'agit d'un effort actif, soutenu et déterminé. Comment, en tant que conseil, pouvons-nous soutenir ce changement culturel?
Cela ne se produira pas au cours de ma seule année de présidence. Mais si ce nouveau conseil reste concentré, prend de bonnes décisions stratégiques, éclairées et fondées sur des preuves, et si le prochain conseil fait de même, l'élan se renforcera et le génie deviendra une profession qui suscite un sentiment d’appartenance et où chacun peut déployer son plein potentiel.
PG : Dans un an, lorsque vous ferez le bilan de votre mandat, qu'est-ce qui en aura fait un succès à vos yeux?
NH : Je me réjouirai de savoir que nous avons mis en place le plan stratégique 2025-2029 et que nous sommes en bonne voie de réaliser les priorités du plan stratégique 2022-2024. Un autre critère de réussite pour moi sera de voir que les membres du conseil se sentent valorisés et mobilisés.