Professeure agrégée, Faculté de génie de la conception durable
Université de l’Île-du-Prince-Édouard
Lorsque la pandémie de COVID-19 a contraint l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard (UPEI) à suspendre les cours en personne à la mi-mars 2020, la professeure Amy Hsiao a dû rapidement repenser le reste du trimestre et établir des priorités quant aux contenus devant être dispensés dans le cadre des cours en ligne.
« Mais, à l’époque, le plus important était de communiquer aux étudiants que l’on se souciait d’eux et que l’on voulait qu’ils terminent leur trimestre », raconte Mme Hsiao, professeure agrégée à la Faculté de génie de la conception durable. »
À la fin du trimestre, et une fois les effets immédiats de la pandémie derrière elle, Mme Hsiao s’est tournée vers l’avenir. Elle a été invitée à se joindre à 27 autres habitants de l’Île au sein du Conseil du premier ministre sur la relance et la croissance économiques, qui mobilisera la population et les organismes de la province autour de la création d’un plan sur le potentiel de relance et de croissance de l’Île-du-Prince-Édouard au cours de la prochaine année, des deux prochaines années, des cinq ou dix prochaines années. Le conseil a tenu sa première réunion virtuelle le 1er juin dernier.
Mme Hsiao espère que le génie sera à l’avant-garde de la reprise. Elle déclare avoir dit au conseil : « Comptez sur les ingénieurs. Nous sommes là. »
« Les ingénieurs ont toujours eu une incidence sur leur collectivité. Comptez sur nous, nous sommes là. Nous ne sommes pas seulement des experts en résolution de problèmes extrêmement techniques, nous sommes aussi des citoyens et nous pouvons mettre en mots ce qui se passe et contribuer à la collectivité. J’espère illustrer cela – le fait qu’un ingénieur peut aussi être un citoyen et un expert technique. »
Mme Hsiao signale qu’il y a un bon côté à la pandémie, car elle nous donne l’occasion de faire les choses différemment et de penser autrement – en fait, elle nous y oblige. »
« La pandémie nous a montré combien il est important d’ouvrir son esprit à de nouvelles perspectives, ajoute-t-elle. Je pense que maintenant, nous ne pouvons tout simplement plus planifier comme par le passé. Maintenant, on se demande plutôt comment on pourrait mieux faire les choses à l’avenir. On ne voit plus les difficultés comme étant des limites ou des obstacles, mais comme des occasions. C’est un lieu commun, mais j’y crois vraiment. »
Par exemple, elle souligne les effets que la pandémie a sur l’éducation en général, et sur l’enseignement du génie en particulier. En prévision du trimestre d’automne, l’UPEI est en train de mettre en place un modèle d’enseignement conjuguant les cours virtuels et en personne.
« Depuis des années et des années, le secteur de l’éducation parle de changer le modèle traditionnel d’apprentissage, d’enseignement et d’expérience des étudiants en génie. Maintenant, à cause de la COVID, c’est comme si, en quelques jours ou en quelques semaines, nous avions apporté des changements positifs. Non pas pour simplifier les choses, mais pour les faire différemment. »
« C’est notre chance. Si les gens ne peuvent venir sur le campus, comment allons-nous nous y prendre pour que l’enseignement à distance soit vraiment efficace? Nous avons maintenant une réelle occasion de réfléchir selon de nouveaux paramètres et de nous demander comment présenter et enseigner le génie de manière différente. »
Retour à tous les portraits d’ingénieures en vedette dans le cadre de l’INWED 2020