Le groupe des champions 30 en 30, qui compte plus de 40 membres à l’échelle nationale, planche sur des stratégies et des plans d’action en vue d’améliorer le recrutement, le maintien et le développement professionnel des femmes en génie. Le réseau des champions constitue une importante force de changement au sein de la profession d’ingénieur et un élément essentiel de l’objectif 30 en 30 d’Ingénieurs Canada, qui vise à faire passer le pourcentage de femmes parmi les nouveaux ingénieurs à 30 % d’ici 2030.
Le groupe des champions 30 en 30, qui compte plus de 40 membres à l’échelle nationale, planche sur des stratégies et des plans d’action en vue d’améliorer le recrutement, le maintien et le développement professionnel des femmes en génie. Le réseau des champions constitue une importante force de changement au sein de la profession d’ingénieur et un élément essentiel de l’objectif 30 en 30 d’Ingénieurs Canada, qui vise à faire passer le pourcentage de femmes parmi les nouveaux ingénieurs à 30 % d’ici 2030.
Ce mois-ci, c’est Laura Douglass, championne 30 en 30 pour Ingénieurs et géoscientifiques Nouveau-Brunswick, qui nous fait part du travail accompli par son association pour atteindre l’objectif 30 en 30.
Quels sont les points saillants de votre travail sur l’initiative 30 en 30 dont vous aimeriez nous faire part?
Je suis vraiment très heureuse de travailler avec l’équipe 30 en 30. L’un des points saillants les plus passionnants a été la possibilité de collaborer avec le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick pour créer un atelier intensif de développement professionnel des enseignants, pour les aider à accroître leurs capacités à enseigner l’ingénierie à leurs élèves à l’aide de la pédagogie de création (maker pedagogy) et à associer des carrières en génie à des choses dont les élèves font l’expérience dans leur vie quotidienne. L’atelier de trois jours a été très réussi – 99 % des enseignants participants ont indiqué qu’ils allaient « très probablement » incorporer la pédagogie de création et la réflexion conceptuelle (design thinking) dans leur pratique. Comme nous sommes dans une province maritime, toute la formation a été liée au milieu marin. Bien sûr, c’est un avantage supplémentaire, car cela intègre les aspects facilitants qui, comme nous le savons, sont très importants pour intéresser les jeunes filles au génie.
Un deuxième point saillant a été la chance de présenter certaines de nos ingénieures remarquables dans une vidéo pour la Journée internationale des femmes en génie. Nous cherchons à créer un impact médiatique positif et à communiquer le rôle constructif des femmes en génie, au lieu de mettre l’accent sur le faible nombre de femmes au sein de la profession. La vidéo a été un grand succès et été vue par plus de 6 000 personnes – ce qui est plutôt bien, considérant que nous n’avions qu’environ 150 mentions « j’aime » à ce moment-là! Nous avons demandé à des ingénieures qui en sont à différentes étapes de leur carrière dans différents domaines de nous expliquer pourquoi elles avaient choisi le génie, quel impact elles ont eu jusqu’à présent dans leur carrière, et comment leur diplôme en génie avait amélioré leur vie personnelle.
Quels sont, selon vous, les principaux obstacles à la réalisation de l'objectif 30 en 30?
Je crois qu’un des obstacles actuels, c’est le long parcours à accomplir entre la fin des études secondaires et l’obtention du permis d’exercice du génie, qui prend au moins huit ans. Ce qui veut dire qu’il doit y avoir une augmentation de 30 % des inscriptions à l’université d’ici 2022 – un objectif beaucoup plus urgent que 2030. Les jeunes qui entreront à l’université en 2022 sont maintenant en train de choisir leurs cours de 11e année, et ce choix de cours aura une incidence sur leur possibilité d’admission à un programme universitaire de génie. Au cours des deux ou trois prochaines années, nous devons faire un effort massif au niveau des études secondaires pour atteindre l’objectif de 30 en 30 dans le délai prévu.
Outre les enjeux logistiques, je crois que l’un des plus grands obstacles dans l’ensemble de la profession est le manque de connaissance sur les ingénieurs et sur ce qu’ils font. Les enfants savent ce que les médecins et les enseignants font, et la plupart d’entre eux comprennent ce que fait un avocat, mais ils ne comprennent pas vraiment ce qu’est le génie. C’est tellement plus que la construction de ponts (et de routes et de structures), et nous devons initier les enfants au génie de façons créatives qui les interpellent.
Quelles sont les choses les plus importantes que vous avez apprises en tant que championne 30 en 30 et dont pourraient tirer profit d’autres intervenants?
L’une des choses les plus importantes que j’ai apprises en tant que championne 30 en 30, c’est le besoin d’espaces réservés aux femmes et aux filles. Pour les filles, ça pourrait être des activités parascolaires où les filles n’ont pas peur de se lancer, de faire des erreurs et d’apprendre de ces erreurs. Pour les femmes, ça pourrait être des espaces de conversation où elles peuvent réseauter, échanger des expériences et se sentir écoutées. Ce que j’ai appris, c’est qu’il faut nous assurer, dans nos conversations et nos activités, de créer activement ces espaces pour les femmes.
Selon vous, que faudra-t-il faire pour atteindre l’objectif de 30 en 30 à l’échelle nationale?
Je crois qu’il faudra un effort massif et concentré au niveau des études secondaires, combiné à une campagne donnant des exemples réels mettant en valeur des modèles féminins et montrant ce que font les ingénieurs, afin de changer les perceptions et d’encourager plus de filles à choisir une carrière passionnante et valorisante en génie.