L’Université de la Saskatchewan annonce l’ouverture du troisième programme canadien d’accès au génie destiné aux Autochtones.

Le 18 mars 2019, l’Université de la Saskatchewan (USask) a annoncé l’ouverture du troisième programme canadien d’accès au génie destiné aux Autochtones. L’Engineering Access Program a été mis sur pied par l’Indigenous Peoples Initiatives Community (IPIC) à l’École d’ingénieurs de l’USask. Cette nouvelle initiative constitue un élément central du plan stratégique de l’École.

Dans le communiqué de presse officiel, Suzanne Kresta, doyenne de l’École d’ingénieurs, a déclaré : « Nous voulons que les jeunes des communautés autochtones sachent que le génie constitue une formidable possibilité de carrière pour eux. » Elle a également précisé que le programme avait été créé pour soutenir tous les aspects du parcours universitaire des étudiants autochtones.

Jacqueline Ottmann, vice-rectrice à l’engagement autochtone de l’USask, a pour sa part confié à l’Eagle Feather News que, « lorsque nos étudiants obtiennent leur diplôme de ces programmes, c’est toute la société qui en bénéficie ».

Le programme de l’USask a été conçu de façon à prendre en considération les principaux obstacles auxquels se butent ou pourraient se buter les étudiants autochtones en génie. Parmi ceux-ci, mentionnons l’obtention des cours préalables, la transition fructueuse vers la vie universitaire et l’appui soutenu sur les plans social, scolaire et financier dont les étudiants ont besoin pour réussir.

Matt Dunn, membre du Comité sur la participation équitable en génie d’Ingénieurs Canada, a joué un rôle crucial dans la création du programme. « Ces programmes permettent aux étudiants de demeurer eux-mêmes, de trouver une communauté qui leur ressemble et d’apprécier le temps qu’ils passent en tant qu’étudiants en génie qui réussissent », a-t-il déclaré.

Le grand objectif de Dunn est de rapprocher le pourcentage de diplômés en génie de la Saskatchewan du pourcentage de gens qui s’identifient comme Métis, Inuit ou membre d’une Première Nation dans la province, soit 16 %. En 2017, dans tout le Canada, les étudiants autochtones ne représentaient que 1,2 % de l’ensemble de la population étudiante en génie.

Très conscient que certains étudiants autochtones ne sont pas en mesure d’entrer au collège ou n’ont pas bénéficié des mêmes ressources de la communauté pendant leurs études, Dunn demeure néanmoins tourné vers l’avenir.

« Ces programmes offrent de nouvelles perspectives pour les étudiants autochtones, qui pourront poursuivre une carrière dans un domaine important et captivant, ajoute-t-il. Les Autochtones diplômés en génie enrichissent la profession en accroissant la diversité de la main-d’œuvre et en favorisant la recherche et la pratique du génie soutenues par la communauté. »

Les programmes d’accès au génie destinés aux Autochtones ont fait leurs preuves. L’Engineering Access Program (ENGAP) de l’Université du Manitoba, que nous avons présenté dans un article en 2018, a aidé jusqu’à présent 125 diplômés autochtones, et leur nombre est en croissance. Randy Herrmann, directeur du programme, estime que, si le programme était éliminé, le nombre d’inscriptions diminuerait de 50 %. De même, Melanie Howard, directrice de la diffusion et de l’accès des Autochtones de la Faculté de génie et de sciences appliquées de l’Université Queen’s, a déclaré que le programme de l’université avait permis une hausse de 1 000 % du nombre d’inscriptions d’étudiants autochtones.

Si la sous-représentation chronique des diplômés autochtones au sein des programmes de génie du Canada est encore une réalité, les programmes d’accès représentent un moyen efficace pour les étudiants du postsecondaire qui souhaitent faire tomber les complexes obstacles de longue date qui se dressent devant les Autochtones qui rêvent de devenir ingénieurs.