Depuis près d'un an, le monde a compris le sens du mot « télétravail ». Une véritable avalanche de ressources a été produite à ce sujet au cours des 11 derniers mois, mais on n’a pas autant parlé du bénévolat à distance.

Lorsque le Bureau canadien des conditions d’admission en génie (BCCAG) s’est réuni en janvier, il a organisé un atelier sur le bénévolat virtuel afin de réfléchir à la manière dont le groupe pourrait maintenir son efficacité sans compter sur les avantages des réunions en personne.

« Ce fut une période très difficile, car nous n’avons pas pu nous rencontrer en personne et profiter des avantages qu’un groupe de bénévoles de haut niveau peut tirer d’une collaboration étroite, raconte Mahmoud Mahmoud, président du BCCAG. J’espère qu’en innovant dans la manière dont nous abordons nos réunions virtuelles et dont nous les menons, et en parlant ensemble du bénévolat virtuel et de ce que cela représente pour nous en tant que groupe, nous pourrons avoir une incidence non seulement sur la façon dont nous travaillons en ce moment, mais aussi à l’avenir. »

L’atelier sur le bénévolat virtuel invitait les membres à parler d’une série de sujets, notamment de ce qui les motive à faire du bénévolat, des avantages et des inconvénients du bénévolat virtuel et, enfin, des moyens de favoriser la collaboration quand une réunion a lieu derrière un écran.

« Lorsque la pandémie sera terminée, nous organiserons encore des réunions virtuelles, à l’occasion. Par conséquent, si nous pouvons améliorer dès maintenant cette formule, les avantages seront durables », précise M. Mahmoud.

Le passage vers un mode de travail entièrement en ligne a eu des répercussions diverses sur Ingénieurs Canada. Par exemple, le Bureau canadien d’agrément des programmes de génie (BCAPG) a dû s’adapter rapidement pour transformer ses visites en personne en visites virtuelles.

En avril, avec l’accord du conseil d’Ingénieurs Canada, le BCAPG a accordé une prolongation ponctuelle d’un an à la période d’agrément et reporté d’un an les visites d’agrément, sauf pour les nouveaux programmes. Les nouveaux programmes ne bénéficiaient pas de cette exemption. Le BCAPG s’est donc mis au travail pour mettre au point une formule de visite virtuelle.

« Les visites virtuelles sont une toute nouvelle façon d’aborder l’agrément, a déclaré Luigi Benedicenti, président sortant et président du Groupe de travail sur les visites virtuelles. Pour nos bénévoles, cela a signifié tirer parti des plateformes de rencontre virtuelles, des échanges par courriel et même du téléphone pour communiquer les uns avec les autres avant, pendant et après une visite. Il s’agit de bâtir une équipe dans un contexte virtuel plutôt qu’en personne et d’échanger avec les responsables des programmes visés en restant derrière un écran plutôt que dans une salle de réunion. »

Depuis plus de 20 ans, Suzelle Barrington s’adonne, sous une forme ou une autre, au bénévolat auprès d’Ingénieurs Canada et plus précisément auprès du BCAPG depuis 2015. Visiteuse chevronnée, elle insiste sur l’importance de tisser des relations solides avec ses collègues bénévoles et de veiller à ce qu’ils aient les outils nécessaires pour réussir.

« Il est important de faire preuve de transparence, de placer un trait d’humour au bon moment pour entretenir la bonne humeur, d’être à l’heure, de préparer des calendriers clairs et de s’y tenir, explique Mme Barrington. Pour le BCAPG, il est essentiel d’offrir une formation à l’équipe de visiteurs et de la soutenir pendant les visites. »

Au sein du groupe de bénévoles, le passage au mode virtuel n’a pas eu le même effet sur tout le monde. Elle a été plus difficile pour les nouveaux membres que pour ceux qui se connaissaient déjà.

Tara Zrymiak, qui est membre du BCAPG depuis 2017, raconte que la transition a été assez harmonieuse, mais que pour elle, il est plus difficile d’entrer en contact avec les nouveaux membres du comité.

« Le plus grand défi consiste à tisser une relation avec des personnes qui sont parachutées dans le groupe alors que l’on fonctionne seulement en mode virtuel à cause des restrictions liées à la pandémie, raconte Mme Zrymiak. On ne les a jamais rencontrées en personne et ce n’est tout simplement pas la même chose de rencontrer quelqu’un derrière un écran d’ordinateur. J’ai pu le constater dans le cadre d’une autre de mes activités bénévoles. J’ai débuté pendant la pandémie, et j’ai eu plus de difficulté à m’intégrer, car je n’avais pas participé aux réunions en personne. »

En fin de compte, ce qui motive les bénévoles, c’est le désir d’apporter quelque chose à la profession, explique M. Mahmoud. Évidemment, nous voulons que nos contributions à la profession d’ingénieur au Canada soient utiles et durables et, à cette fin, je félicite tous ceux et celles qui ont fait de leur mieux pour s’adapter à des circonstances bien loin d’être idéales. »

Pour plus de renseignements

Bénévoles Canada a compilé de nombreuses ressources pour aider les organismes et les bénévoles à fonctionner pendant la pandémie. Pour en savoir plus : https://volunteer.ca/index.php?MenuItemID=417&lang=fr.