Quand elle était enfant, la championne 30 en 30 Jeannette Montufar a appris de son père que « l’éducation est la clé qui ouvre toutes les portes », et elle n’a jamais oublié cette leçon.
Quand elle était enfant, la championne 30 en 30 Jeannette Montufar a appris de son père que « l’éducation est la clé qui ouvre toutes les portes », et elle n’a jamais oublié cette leçon. Ses parents croyaient que l’éducation était la meilleure façon d’accéder à la liberté et à l’autonomie financière, et selon elle, ils ont fait beaucoup de sacrifices pour s’assurer qu’elle y ait accès. Cette leçon l’a finalement menée à un diplôme en génie, mais l’a également fait réfléchir à la façon dont elle pourrait aider les autres à accéder à l’éducation. Cette réflexion a donné lieu à des contributions remarquables au fil des ans.
Il y a plusieurs années, Jeannette Montufar a créé le Hummingbird Education Fund pour décerner des bourses d’études universitaires à des jeunes filles qui, pour diverses raisons, ne pourraient pas avoir accès à cette formation. « Pour une femme, dit Mme Montufar, avoir une formation postsecondaire ouvre la porte à la liberté et l’autonomie financière, ainsi qu’à la possibilité d’avoir un impact sur l’ensemble de la société. »
« Lorsque les enfants ont une mère qui peut choisir, et dont la situation n’est pas menacée à cause d’un manque d’accès, cela peut avoir un très grand impact », souligne-t-elle aussi.
Par la suite, Jeannette Montufar s’est impliquée dans le travail d’Engineers Geoscientists Manitoba en lien avec l’initiative 30 en 30, et a permis la création d’une coalition entre son organisme de réglementation et le gouvernement du Manitoba, grâce à son rôle de présidente du Conseil consultatif des femmes du Manitoba. Ce projet, appelé Engineering Changes Lives, vise non seulement à accroître le nombre de femmes en génie, mais aussi à recadrer radicalement la façon dont les gens perçoivent le rôle des ingénieurs dans la société. Cette coalition regroupe maintenant des employeurs et des éducateurs du Manitoba.
Mme Montufar et ses partenaires travaillent actuellement à la mise au point d’une approche stratégique qui devrait révolutionner les efforts de rayonnement du génie dans la province.
« Au lieu de nous adresser aux filles et de les inciter à devenir des ingénieures, explique-t-elle, nous avons découvert qu’il fallait s’adresser et aux filles et aux garçons, et leur parler des réalisations formidables du génie. Nous devons tirer parti de l’intérêt des filles pour les aspects sociaux et les attirer ainsi vers le génie. »
« L’initiation au génie met traditionnellement l’accent sur les choses qu’on peut construire avec le génie, ainsi que sur la résolution de problèmes, les maths et les sciences, poursuit-elle. Maintenant, nous cherchons à faire comprendre aux jeunes l’utilité et la finalité du génie. Nous leur demandons : « Voulez-vous contribuer à trouver une solution pour sauver le lac Winnipeg? Voulez-vous aider les gens à rester en contact grâce à des téléphones plus performants? ». Lorsqu’on commence par la motivation, dit-elle, les obstacles traditionnels, comme les maths et les sciences, qui peuvent être difficiles, deviennent secondaires.
« Si vous voulez changer le monde, affirme-t-elle, vous trouverez la façon d’y arriver. »
Récemment, Jeannette Montufar a été invitée à devenir championne 30 en 30 de l’Académie canadienne du génie (ACG), un nouveau rôle qui l’enthousiasme. Elle dit souhaiter particulièrement poursuivre le travail de l’ACG visant à sensibiliser les gens à l’importance du génie en tant que profession de choix pour les femmes au Canada.
Elle va aussi tout faire pour s’assurer que l’ACG continue à contribuer à l’égalité entre les sexes en génie, qui constitue – selon elle – un élément clé du mandat plus vaste de l’organisme, soit celui de servir le pays en tout ce qui touche les questions d’ingénierie.
Lorsqu’elle parle de son rôle et de son approche, il est facile de voir que ce travail s’inscrit naturellement dans la suite de ses réalisations antérieures. « L’un de mes objectifs, dit Jeannette Montufar, est de changer le dialogue au sujet du rôle de l’ingénieur et de faire en sorte que tous voient le génie comme un moteur de changement dans la qualité de vie des gens. »
« Peu importe le travail que je fais, pour moi, l’autonomisation et l’éducation des femmes ont une importance centrale », ajoute-t-elle. Son dévouement envers la profession a corroboré ces paroles à de nombreuses reprises, et le travail qu’elle a accompli jusqu’à présent augure bien pour l’avenir de 30 en 30.