Le parcours vers l’obtention du titre d’ingénieur n’est pas le même pour tout le monde. Pour certains, cela passe par un programme d’ingénieur stagiaire offert par les organismes de réglementation du génie, qui permet aux diplômés en génie de recevoir aide et conseils tandis qu’ils progressent vers le statut d’ingénieur pleinement qualifié. Certains organismes de réglementation utilisent d'autres termes, tels que membres stagiaires ou candidats à la profession, pour désigner les personnes qui ont obtenu un diplôme de premier cycle en génie et qui sont en voie d'obtenir leur permis d'exercice.
Avant de déposer une demande de permis d’exercice, les titulaires d’un diplôme en génie doivent cumuler plusieurs années d’expérience professionnelle pertinente pendant une période donnée. Certains diplômés décident d’acquérir cette expérience dans le cadre d’un stage, ce qui peut ouvrir plus rapidement les portes du permis d’exercice et offrir des débouchés.
Dans la plupart des provinces, il n’est pas obligatoire de s’inscrire à un programme d’ingénieur stagiaire. Toutefois, ces programmes sont conçus pour simplifier les étapes à suivre en vue d’obtenir le permis d’exercice et pour offrir aux ingénieurs en herbe les ressources dont ils auront besoin entre leurs études postsecondaires et l’obtention du permis d’exercice.
« Je suis devenue ingénieure stagiaire parce que je voulais en savoir plus sur l’industrie et m’assurer que j’utilisais les ressources à ma disposition, raconte Jenan Abderrahman, ingénieure stagiaire. J’ai également pensé que cette démarche aurait un certain mérite pour l’entreprise qui m’employait. J’ai eu l’impression que je pourrais mieux maintenir le cap vers mon permis d’exercice. Je suis le genre de personne à qui l’on doit rappeler ses objectifs. Donc, en étant ingénieure stagiaire, je ne perds pas de vue mon objectif, qui est d’obtenir le permis d’exercice. »
À titre d’ingénieur stagiaire, un diplômé en génie peut assumer des fonctions et des responsabilités directement liées à son domaine de spécialisation. Les stagiaires travaillent à l’acquisition des compétences nécessaires à l’obtention du permis d’ingénieur et acquièrent une expérience pratique. Les personnes travaillant sous la supervision d'un ingénieur bénéficient également d'un soutien individuel de la part d’un praticien expérimenté dans leur domaine.
« J’ai eu la chance de travailler au sein d’une équipe qui ne me regardait pas de haut sous prétexte que je n’avais pas encore mon permis, explique Kristin Lorio, ingénieure stagiaire. Par exemple, en ce moment j’occupe le poste de coordonnatrice du laboratoire de particules. Je suis la personne à contacter en cas de problèmes de qualité de l’air et d’émissions. Mon supérieur s’en remet souvent à moi et appuie mes décisions. »
Bien que l’expérience soit enrichissante, le parcours jusqu’au permis d’exercice peut s’avérer ardu pour certains diplômés en génie. Après l’obtention du diplôme, il est tout aussi nécessaire de se créer un réseau dans l’industrie que d’acquérir une expérience pertinente. En tissant des relations professionnelles avec des pairs et des professionnels, on peut élargir son éventail de compétences, trouver d’éventuels mentors et favoriser le partage d’information. Il n’est pas toujours facile d’établir ces liens pour un diplômé en génie qui débute dans l’industrie.
« Ce qui me pose le plus problème, c’est d’avoir un réseau beaucoup plus petit que mes camarades de classe, explique Kristin Lorio, ingénieure stagiaire. Je suis la première personne de ma famille à suivre la voie du génie et la première à faire des études supérieures. Personne ne m’a donc dit à quel point il est important de créer des liens pour trouver du travail, des projets de recherche, des occasions de bénévolat, etc. »
Conscients que les ingénieurs stagiaires peuvent avoir de la difficulté à trouver un mentor, plusieurs organismes de réglementation du génie offrent des programmes de mentorat. Ces programmes permettent aux ingénieurs stagiaires d’entrer en contact avec des professionnels du secteur du génie qui sont prêts à partager leurs connaissances et leurs compétences, à les guider pendant l’acquisition d’une expérience professionnelle et à répondre à leurs questions au sujet du processus d’attribution de permis.
Pour d’autres ingénieurs stagiaires, l’un des nombreux avantages d’un tel programme est de pouvoir profiter des conseils d’un ingénieur et de l’évaluation annuelle de leur expérience pendant leur parcours. Toutefois, quand on débute, il faut apprendre à gérer la rétroaction dans un milieu de travail très dynamique.
« Il n’a pas été facile d’apprendre à intégrer dans un calendrier efficace la rétroaction avec les ingénieurs principaux et les superviseurs de mes projets, déclare Kear Porttris, ingénieur stagiaire. Je sais bien que je n’ai pas toutes les réponses, car je n’ai pas beaucoup d’expérience; je veux simplement résoudre le plus rapidement possible certains problèmes qui se posent en cours de projet. Mais, à tous les échelons, les gens sont occupés dans cette industrie. Il faut donc prévoir des rencontres régulières avec les superviseurs pour obtenir une rétroaction sur le travail qu’on fait. »
Dans la perspective d’un ingénieur stagiaire, le parcours menant à l’obtention du permis d’exercice est ponctué de précieuses leçons et d’occasions de perfectionnement professionnel. Les ingénieurs stagiaires d’aujourd’hui tiennent à donner les conseils suivants aux ingénieurs stagiaires de demain :
- « Vous êtes les ingénieurs de demain et vous avez le pouvoir de façonner la profession. Or, cette dernière a grand besoin de diversité et d’inclusion, notamment de membres des communautés de PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur), de 2SLGBTQ+, et de personnes handicapées. Si vous connaissez des jeunes dans ces groupes, encouragez-les à suivre les cours préalables au génie pendant leurs études secondaires. Ainsi, le moment venu, ils auront la possibilité de s’inscrire à des programmes [agréés] en génie. » - Michelle Liu (she/her), ingénieure stagiaire, MASc, associée LEED vert, candidate au J.D., Common Law
- « Je pense que tous les stagiaires doivent se rappeler que leur expérience s’accroît avec le temps. Vous n’avez peut-être pas l’impression d’être le meilleur dans votre domaine, mais vous apprenez tous le temps. De plus, saisissez toutes les occasions que vous avez de rencontrer d’autres ingénieurs, même ceux qui sont à des années-lumière de votre domaine. Le génie consiste à résoudre des problèmes bien concrets à l’aide des sciences et des mathématiques. Pour ce faire, il faut se montrer créatif. Il est donc toujours utile de voir votre travail sous un autre angle. » - Kirstin Lorio, ingénieure stagiaire
- « Apprenez autant que vous le pouvez et trouvez de bons mentors. Il n’est pas nécessaire de participer à des activités de réseautage pour trouver un bon mentor. Trouvez quelqu’un qui vous comprend et qui est prêt à prendre le temps de vous aider à surmonter des obstacles et à progresser. Mon mentor, c’est mon superviseur, et je compte beaucoup sur ses conseils et sa compréhension. On a le même genre d’attitude, alors on s’entend très bien. » - Jenan Abderrahman, ingénieure stagiaire
- « Trouvez un mentor. Pour obtenir le titre d’ingénieur, il faut être supervisé, mais le mentorat est précieux car il permet d’acquérir bien plus de choses que le savoir et les compétences techniques. » - Kear Porttris, ingénieur stagiaire
- « N’hésitez pas à saisir des occasions qui supposent beaucoup de changement. Soyez le plus audacieux possible quand vous le pouvez et continuez à consulter votre réseau d’appuis lorsque vous franchissez de nouvelles étapes. Qu’il s’agisse d’assumer de nouvelles responsabilités dans votre poste actuel – et d’éprouver le syndrome de l’imposteur, ou d’un nouvel emploi dans un autre secteur ou encore de se lancer dans une voie inexplorée du génie, nous avons besoin d’ingénieur.e.s qui oseront aller encore plus loin. » - Jonique Gardien, ingénieure stagiaire
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