À l’approche de la rentrée des classes, les étudiants et étudiantes sont généralement fébriles à l’idée de revoir leurs ami.e.s et leurs camarades de classe, de plonger dans de nouveaux cours et d’imaginer ce que leur réserve l’année tant du point de vue universitaire que péri-universitaire.

Cette année, cette fébrilité est à son comble pour les étudiants en génie qui retournent sur les bancs de l’université pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19, début 2020. On est heureux à l’idée d’assister aux cours en personne, et en même temps, un peu nerveux de le faire au milieu d’une pandémie.

La fébrilité d’un retour physique en classe

Pour les étudiant.e.s en génie et pour les vice-présidentes de la Fédération canadienne étudiante de génie (FCEG) – Chloe Bergeron, Yudi Yang, et Aparna Mohan – le retour aux études en présentiel après 18 mois de cours en ligne signifie reprendre contact avec les ami.e.s et les professeur.e.s, et profiter des avantages des cours et des laboratoires auxquels on assiste en personne.

« Je suis très heureuse de revoir tout le monde, s’exclame Yudi Yang, étudiante en génie logiciel et en commerce à l’Université Western. Il est beaucoup plus difficile de se motiver quand on suit des cours en ligne. Je suis très enthousiaste à l’idée d’aller sur le campus et de revoir tous mes amis. »

Chloe Bergeron, étudiante en génie chimique et technologie informatique à l’Université d’Ottawa, abonde dans le même sens. Les expériences en laboratoire et le contact avec les professeurs lui ont manqué. « Je veux à nouveau voir les gens! Les professeurs sont super intéressants, ils savent tant de choses et c’est vraiment une formidable occasion de réseauter. Je n’ai jamais rencontré en personne les professeurs qui m’ont donné des cours en ligne cette année! Alors, je suis très heureuse d’aller sur place et de les rencontrer. »

Aparna Mohan, une étudiante en génie industriel à l’Université Dalhousie, ajoute que le fait d’être physiquement sur le campus procure un sens d’appartenance à la communauté qui lui manque beaucoup. Ces trois jeunes femmes, qui en sont à leur dernière année d’études de premier cycle, sont particulièrement heureuses que leurs camarades de première et deuxième année puissent enfin goûter à la vie étudiante sur le campus.

« J’ai déjà passé pas mal de temps sur le campus et je me suis fait un groupe d’amis, donc, les 18 derniers mois de cours en ligne n’ont pas été la fin du monde pour moi, explique Chloe Bergeron. Mais ceux qui ont commencé leurs études universitaires l’an dernier, pendant la COVID, ne connaissent que les cours à distance. Alors, je suis vraiment heureuse que les plus jeunes aient l’occasion de venir sur le campus, de vivre ici et de rencontrer des gens en personne pour la première fois. »

Outre la reprise des cours, la rentrée des classes signifie aussi la reprise des activités péri-universitaires. Pour les vice-présidentes de la FCEG, ce retour en classe en présentiel signifie aussi que les conférences de la FCEG et d’autres événements et activités péri-universitaires pourront reprendre cette année et qu’elles pourront enfin rencontrer à nouveau leurs pairs et réseauter.

« J’adore les conférences, raconte Chloe Bergeron, qui supervise le programme des conférences de la FCEG. On y rencontre des gens formidables et c’est une occasion unique d’enrichir nos connaissances. »

« Je travaille pour la FCEG depuis 18 mois environ et, jusqu’ici, tout se faisait en ligne. Je n’ai donc pas eu l’occasion de rencontrer mes collègues en personne, ajoute Chloe Bergeron. La Conférence canadienne sur le leadership en ingénierie me permettra de les rencontrer pour la première fois, alors j’anticipe cet événement avec joie. »

Les inquiétudes relatives à la COVID persistent

Malgré le climat d’excitation qui règne en cette rentrée de classe, certains étudiants ont de l’appréhension de retourner en classe et la pandémie pose un défi aux étudiants en génie.

« De toute évidence, il y a de l’appréhension, explique Yudi Yang. D’abord, la COVID est encore là et sera toujours une source d’inquiétude. Ensuite, on n’a pas parlé en face à face avec des gens depuis si longtemps que certains éprouveront peut-être un certain degré d’anxiété sociale. »

Et après plus d’un an d’allers et retours entre des périodes de restrictions et de liberté, l’incertitude persiste selon Yudi Yang. « Et que se passera-t-il s’il faut encore tout fermer et retourner derrière nos écrans? Comment cela va se faire et quel impact est-ce que cela aura sur le moral des étudiants? »

Mesdames Bergeron, Yang et Mohan, qui sont des leaders pour les étudiants et étudiantes en génie, sont également conscientes du défi que représente la pandémie pour des personnes comme elles qui tentent d’organiser des événements et des activités permettant de cultiver un sens d’appartenance à la communauté parmi les étudiants.

« Nous ne savons pas sur quel pied danser pour ce qui est de la planification d’événements et d’activités permettant de souder la communauté étudiante, explique Aparna Mohan. Quelle forme est-ce que cela prendra en cette période de retour après un confinement? Certaines personnes prônent un retour en douceur à la vie normale, tandis que d’autres veulent se précipiter. Il faut donc trouver un équilibre entre ces deux extrêmes, ce qui n’est pas évident pour bon nombre de leaders étudiants. »

Quand le doute laisse place au possible

En cette rentrée universitaire, les étudiants en génie réfléchissent aussi à la pandémie, en espérant que tout le monde – étudiants, professeurs et la profession – pourra tirer des leçons des 18 derniers mois. Yudi Yang et Aparna Mohan sont surtout préoccupées par la question de l’accès et de la santé mentale.

L’apprentissage en ligne, même s’il n’est pas idéal, est avantageux pour certains étudiants. Aparna Mohan signale que, pendant le confinement, les étudiants ont pu ralentir la cadence, suivre des cours en ligne à leur rythme dans un environnement plus facile à gérer, ce qui a plu à certains, surtout à ceux qui ont des troubles d’apprentissage ou des handicaps exigeant des mesures d’adaptation.

Yudi Yang est d’accord. « Les cours en ligne avaient leurs avantages, il faudrait donc envisager un modèle d’études hybride qui profitera à tous les étudiants. J’aimerais beaucoup que les universités et les étudiants travaillent dans ce sens, l’éducation n’en serait que plus inclusive. »

Aparna Mohan ajoute que la pandémie est venue exacerber les problèmes de santé mentale qui pouvaient être déjà présents parmi les étudiants en génie.

« Je sais que la pandémie a eu des répercussions sur la santé mentale et la situation financière de la population en général, et des étudiants en génie en particulier. J’ai hâte de voir si ces conséquences se traduiront par une politique de la part de la faculté, ajoute Aparna Mohan. J’ai aussi hâte de voir si la compassion dont nous avons fait preuve pendant cette pandémie sera encore à l’œuvre après. »

À titre de vice-présidente de la FCEG, au cours de la dernière année, Aparna Mohan a échangé avec des étudiants en génie des quatre coins du pays qui, faute de pouvoir profiter des conférences et des événements en personne, souhaitaient que la FCEG intensifie ses activités de défense des intérêts et de militantisme au nom des étudiants. Elle donne suite à ces demandes en lançant à l’échelle nationale un sondage amélioré auprès des étudiants en génie. Ce nouveau sondage est plus ambitieux que les précédents. Il permettra de prendre le pouls de la situation des étudiants en génie et de la manière dont leurs points de vue ont évolué au cours de la pandémie. Tandis que la FCEG se penche sur différentes questions et tente de tirer des leçons de la pandémie, les résultats de ce sondage vont éclairer le travail de représentation de la FCEG.

« Je pense que cette période est fertile en possibilités et j’espère que les gens sauront voir le bon côté de toutes ces perturbations, souligne Aparna Mohan. Je ne veux pas minimiser les pertes que nous avons subies, mais toute crise peut déboucher sur des améliorations inespérées, et j’espère assister à la naissance d’un monde qui place la compassion au-dessus de tout. »

Regards sur le génie est une série qui explore l’aspect humain du génie à travers des histoires et des regards sur la vie des ingénieur.e.s. Cette série est parrainée par TD Assurance, un de nos partenaires affinitaires de confiance qui a pour mandat d’offrir aux ingénieurs et aux géoscientifiques des tarifs préférentiels pour l’assurance auto et habitation propriétaire, copropriétaire et locataire.

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