En 2019, les organismes de réglementation du génie ont exprimé le besoin de plus de clarté quant au caractère défendable des méthodes utilisées pour évaluer les titres universitaires des candidats au permis d’exercice qui n'ont pas fait leurs études dans le cadre d'un programme agréé par le Bureau canadien d'agrément des programmes de génie (BCAPG). Plusieurs organismes de réglementation, qui utilisent actuellement de leurs propres systèmes d'évaluation, souhaitaient mieux comprendre les risques associés à ces systèmes, ainsi que d'autres méthodes d'évaluation potentielles qui pourraient être adoptées à grande échelle dans l'ensemble du Canada. 

Afin de fournir cette information aux organismes de réglementation, le conseil d’Ingénieurs Canada a demandé au Bureau canadien des conditions d’admission en génie (BCCAG) d’entreprendre une étude de faisabilité d’autres méthodes d’évaluation des candidats issus de programmes non agréés par le BCAPG. Ce travail était étroitement lié à l'un des dix objectifs fondamentaux d'Ingénieurs Canada, soit : Fournir des services et des outils qui permettent l’évaluation des compétences en génie. 

« L'Étude de faisabilité d’autres méthodes d'évaluation de la formation des candidats issus de programmes non agréés par le BCAPG a été un processus de collaboration unique en son genre qui apportera de la valeur et aura un impact positif pour les diverses parties prenantes, dit Amy Hsiao, représentante des provinces de l'Atlantique auprès du BCCAG et présidente du groupe de travail qui a produit l'étude de faisabilité. L'étude présente des considérations pertinentes pour les organismes de réglementation qui prennent des décisions en matière d'attribution du permis d’exercice et encourage la poursuite de la collaboration et de la coordination entre les organismes de réglementation provinciaux et territoriaux. Elle se concentre sur un éventail de sujets d'actualité et d'approches efficaces, à petite ou à grande échelle, qui, en fin de compte, contribuent à promouvoir l'inclusion de la diversité des futurs ingénieurs, à améliorer la sécurité du public, à favoriser la mobilité de la main-d'œuvre et à soutenir l'efficacité opérationnelle. »

L'étude de faisabilité a été élaborée à partir d'une analyse contextuelle de 12 organisations nationales de réglementation du génie et d’autres professions, d'entretiens individuels auxquels a participé le commissaire à l’admission aux professions du Québec, d'une série de trois ateliers nationaux, d'un sommet réunissant trois des plus grands psychométriciens canadiens et d'un examen ciblé de la documentation.

L'étude est divisée en quatre parties : la méthodologie de recherche; les résultats de l'analyse documentaire et de l'analyse contextuelle; l’analyse des systèmes d'évaluation existants pour les candidats issus de programmes non agréés par le BCAPG; et un exposé des options futures en matière de collaboration et de coordination multi-provinciales/territoriales pour l'évaluation des titres universitaires.

Une innovation notable dans l'élaboration de cette étude est que le BCCAG a organisé un sommet en personne permettant aux organismes de réglementation de discuter des résultats préliminaires de l'étude, ainsi qu'un sommet virtuel permettant de recueillir les réflexions du BCAPG. Les organismes de réglementation ont réfléchi à la manière dont ils pourraient apporter des changements aux systèmes d'évaluation de la formation, tant au niveau des provinces et territoires qu'au niveau national.  

Ls ateliers ont abordé plusieurs sujets liés à l'évaluation des candidats issus de programmes non agréés par le BCAPG, notamment les risques que les organismes de réglementation cherchent à gérer lors de l'évaluation de ces candidats, la nature et les implications des différents systèmes d'évaluation déjà en place au sein des organismes de réglementation, ainsi que l'utilité potentielle et la faisabilité d'un examen pratique géré par les organismes de réglementation. La discussion virtuelle avec le BCAPG s'est concentrée sur l'expertise de ce comité, notamment en ce qui concerne la façon de tester les qualités non techniques, d'évaluer les candidats dans des disciplines nouvelles ou émergentes, et les futurs projets de collaboration potentiels.

Les commentaires issus des sommets ont porté sur diverses considérations, notamment l'évaluation des qualités pertinentes, l'équité de l'évaluation de candidats aux profils variés, et les questions relatives à l'établissement d'une cohérence, voire d'une harmonisation, entre les différentes zones de compétence.

La nature collaborative des ateliers en modes présentiel et virtuel a donné lieu à des discussions constructives et à un rapport détaillé que les organismes de réglementation du génie pourront consulter lorsqu'ils évalueront des candidats issus de programmes non agréés par le BCAPG. L'étude de faisabilité contribuera également à faire avancer les travaux du projet Avenir de l'agrément en génie. Le projet a entrepris d’élaborer une exigence de formation, mais la façon dont cette exigence sera évaluée n’a pas encore été déterminée. En fournissant un aperçu des méthodes disponibles, l’étude de faisabilité du BCCAG jette les bases pour la mise en œuvre de cette norme de formation.  

« Je tiens à remercier chaleureusement le groupe de travail et les parties prenantes de l'ensemble du secteur du génie au Canada, dont la perspicacité, l'expertise et le dialogue ouvert et franc ont contribué à la réalisation de cette étude », a ajouté Mme Hsiao.

L’étude de faisabilité n’est accessible qu’aux membres d’Ingénieurs Canada, mais les questions concernant le document peuvent être adressées à qualifications@ingenieurscanada.ca.