Des ingénieurs sur la Colline parlementaire est une série d’entretiens avec des ingénieurs ayant une charge publique, publiés dans Parlons génie. On trouvera ci-dessous le troisième entretien de la série, un échange avec Sukh Dhaliwal, P.Eng.

Membre du Parti libéral du Canada, M. Dhaliwal représente la circonscription de Surrey-Newton, en Colombie-Britannique, depuis 2015. De 2006 à 2011, il était député de Newton-Delta-Nord. Né au Punjab, en Inde, M. Dhaliwal a immigré au Canada en 1984. M. Dhaliwal est ingénieur. Avant de faire son entrée en politique, il a cofondé une entreprise d’arpentage à Surrey, en Colombie-Britannique, et a œuvré activement au sein de sa collectivité.

Ingénieurs Canada : Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour le génie? Quelle discipline avez-vous étudiée, et pourquoi celle-là en particulier?

Sukh Dhaliwal : Mon père était ingénieur en électricité et, enfant, je l’accompagnais alors qu’il se rendait sur le site de différents projets. Un projet m’a vraiment marqué en raison de son ampleur. Il s’agissait d’un barrage qui, à l’époque de sa construction, était l’un des plus grands de l’Inde. J’ai été particulièrement impressionné par la façon dont mon père a expliqué qu’un grand nombre de personnes auraient une vie meilleure grâce à ce projet.

J’ai choisi de me concentrer sur le génie civil, car j’ai toujours été fasciné par les collectivités, par la manière dont elles sont construites et travaillent pour répondre aux besoins de leur population.

IC : Qu’est-ce qui vous a incité à déployer tous les efforts nécessaires pour obtenir un permis d’exercice du génie? Est-ce que vous encourageriez les diplômés en génie à faire la même chose?

SD : Quand je suis arrivé au Canada, j’étais résolu à obtenir mon titre professionnel, car je voulais que ma formation me permette de travailler comme ingénieur. Mes antécédents en génie m’ont toujours donné un fort sentiment d’identité, même lorsque je suis arrivé au Canada, et ils m’ont donné la motivation nécessaire pour exercer le génie dans un endroit où je voudrais bâtir mon avenir.

J’encourage absolument les diplômés à obtenir leur titre d’ingénieur, en raison des valeurs qui émanent du code de déontologie et de conduite de notre profession, à savoir l’altruisme et le service à la collectivité. Ceux qui travaillent en vue d’obtenir leur permis d’exercice peuvent s’appuyer sur le sens du devoir envers le bien commun, c’est une perspective qui les aidera toujours à avancer dans tous les domaines de leur vie.

IC : Après une carrière en génie, qu’est-ce qui vous a motivé à briguer une charge publique?

SD : Dès mon arrivée au Canada, je me suis engagé dans la défense de causes communautaires et l’activisme politique. J’y voyais une façon de contribuer à un pays qui m’offrait tant de possibilités, mais aussi d’améliorer la collectivité dans laquelle je vivais.

IC : Est-ce que votre formation d’ingénieur vous a aidé dans vos fonctions de parlementaire? Le cas échéant, comment?

SD : Je crois que la qualité de l’ingénieur qui a le plus servi au député, c’est la minutie. À titre de parlementaire, il faut passer en revue des lois et siéger à des comités législatifs. Or, ce type de travaux peuvent être laborieux par moment. Ma capacité à analyser les textes de politique publique ligne par ligne m’est très utile.

IC : En quoi la perspective de l’ingénieur sert-elle les décisions de politique publique?

SD : Je pense qu’un ingénieur élu pose un regard pragmatique sur les politiques publiques. En fin de compte, le travail d’un ingénieur ressemble beaucoup à celui d’un élu : ils doivent tous les deux trouver des solutions qui améliorent le quotidien de leurs concitoyens.

IC : Comment pouvons-nous encourager une plus grande diversité au sein de la profession d'ingénieur?

SD : Je continue à promouvoir ardemment l’entrée d’un plus grand nombre de femmes au sein de la profession d’ingénieur. À mon sens, la diversité s’est beaucoup améliorée du point de vue des origines culturelles des ingénieurs, mais pas tellement du point de vue du genre. L’écart persiste. Je pense que cela devrait être une priorité pour les organismes de réglementation du génie dans le monde entier.

IC : Que diriez-vous à un jeune qui se demande s’il devrait se diriger en génie?

SD : Le génie offre des défis quotidiens tout à fait uniques. Il offre aussi de nombreuses possibilités d’exercer sa créativité et des perspectives qui vont bien au-delà de l’accomplissement personnel. Quand on emprunte cette voie professionnelle, on ne cesse d’apprendre, de découvrir et de s’épanouir.

IC : Que diriez-vous à un ingénieur désirant briguer une charge publique?

SD : L’espace public a besoin d’un plus grand nombre d’ingénieurs en raison des trois qualités évoquées ci-dessus : le sens du détail, une approche pratique pour trouver des solutions et un engagement à contribuer au bien commun.