Ingénieurs Canada vient de publier un rapport présentant les conclusions de l’analyse comparative axée sur le genre (ACG+) des programmes nationaux d’aide à l’obtention du permis d’exercice du génie et de sensibilisation des employeurs. On y retrouve trois recommandations visant les efforts déployés par Ingénieurs Canada pour accroître la diversité, l’équité et l’inclusion au sein de la profession d’ingénieur.
Ingénieurs Canada a retenu les services de PRA Inc. pour examiner sous l’angle de l’ACG+ les programmes nationaux d’aide à l’obtention du permis d’exercice (PAOPE) et de sensibilisation des employeurs (PSE) offerts par les 12 organismes de réglementation provinciaux et territoriaux.
Le gouvernement fédéral définit cette analyse comme « un processus analytique qui sert à évaluer les répercussions potentielles des politiques, des programmes ou des initiatives sur les femmes, les hommes et les personnes de diverses identités de genre ».
Vu que la demande d’ingénieurs au Canada est forte et qu’elle le demeurera, les PAOPE et les PSE sont d’une importance cruciale pour promouvoir le permis d’exercice du génie tout en favorisant la progression de la diversité et de l’inclusivité au sein de la profession. Pour que ces programmes soient efficaces et appuient l'initiative 30 en 30, il est important qu'ils comprennent des mesures visant à éliminer les obstacles auxquels font face les femmes et les autres groupes sous-représentés. Le rapport résume certains des défis auxquels les groupes sous-représentés peuvent être confrontés tout au long de leur parcours vers l'obtention du permis d'exercice – en tant qu’étudiants de premier cycle en génie, ingénieurs stagiaires ou ingénieurs nouvellement titulaires d'un permis. Il résume également les défis que rencontrent divers groupes démographiques, notamment les femmes, les Autochtones et les ingénieurs formés à l'étranger.
Tenant compte de ces obstacles, le rapport décrit les soutiens, les programmes et les initiatives que les 12 organismes de réglementation offrent aux étudiants de premier cycle, aux ingénieurs stagiaires et aux nouveaux ingénieurs. Il s'agit notamment de conférences et d'exposés, de programmes de membres étudiants, de bourses d’études, de subventions et de programmes de mentorat pour étudiants, ainsi que d'occasions de réseautage, de séances de développement professionnel, de formations, d'ateliers et de séances d'information pour ingénieurs stagiaires et ingénieurs nouvellement titulaires. Le rapport souligne toutefois que ces soutiens ne représentent qu’une petite partie des facteurs qui ont une influence sur l’attraction des étudiants et le maintien en poste des ingénieurs dans la profession et qu'il est donc difficile de dire avec certitude dans quelle mesure ils contribuent à ouvrir une voie d’accès plus directe au permis d’exercice.
Le rapport recommande à Ingénieurs Canada et aux organismes de réglementation du génie de procéder à un examen – qui s’inscrit dans une optique d’ACG+ – de leurs activités, politiques et procédures en lien avec le permis d’exercice et la sensibilisation des employeurs, pour favoriser un alignement complet sur leurs objectifs collectifs d’équité, de diversité et d'inclusion.
Lors des entrevues, les représentants de tous les organismes de réglementation ont déclaré qu’il était important de comprendre qui sont leurs membres, bien que la plupart d'entre eux ne recueillent actuellement que de l’information sur le genre. Sans collecte de données démographiques sur la diversité de ses membres, tout organisme aura du mal à savoir dans quelle mesure il est réellement diversifié. Le rapport recommande donc également qu'en collaboration avec les organismes de réglementation, Ingénieurs Canada élabore une stratégie de collecte de données sur la diversité à l’échelle du pays qui reflète les besoins des organismes de réglementation et respecte leurs différentes capacités à recueillir de telles données.
Les consultants ont également recueilli les points de vue des organismes de réglementation sur le rôle qu’ils devraient ou peuvent jouer pour accroître la diversité au sein de la profession. Bien que les points de vue varient, les organismes de réglementation s’accordent pour dire qu’ils ne représentent qu’un intervenant dans l’écosystème du génie. Le rapport identifie deux autres grands intervenants qui ont un impact sur l’équité, la diversité et l'inclusion au sein de la profession d'ingénieur, à savoir les établissements d'enseignement postsecondaire et les employeurs d'ingénieurs, qui ont tous deux un rôle à jouer dans le façonnement de la culture de la profession.
Le rapport conclut donc qu’Ingénieurs Canada pourrait collaborer plus étroitement avec les grands employeurs d'ingénieurs afin de réaliser l'objectif 30 en 30. Le rapport recommande à Ingénieurs Canada, si les organismes de réglementation lui en confient le mandat, de cibler stratégiquement des employeurs en génie d’envergure nationale, un important groupe de parties prenantes, reconnaissant qu’ils jouent un rôle crucial dans la représentation des femmes dans la profession d’ingénieur et, en conséquence, dans la réalisation de l’objectif 30 en 30.
Les consultants ont également recueilli les points de vue des organismes de réglementation sur l'objectif 30 en 30 et sur la possibilité d'atteindre 30 % de nouvelles ingénieures d'ici 2030. Plusieurs organismes ont souligné que même si l'objectif n'est pas atteint, ils ont bon espoir que les programmes et les initiatives mis en place pour 30 en 30 auront des effets positifs non seulement pour les femmes, mais aussi pour d'autres groupes sous-représentés.
Le rapport complet est accessible dans le site Web d’Ingénieurs Canada.