Un nouveau rapport commandé par Ingénieurs Canada et produit par Big River Analytics révèle que la proportion d’Autochtones au sein des professions du génie n’est pas suffisante en comparaison de leur nombre au sein de la population totale et de la population active.
Un nouveau rapport commandé par Ingénieurs Canada et produit par Big River Analytics révèle que la proportion d’Autochtones au sein des professions du génie n’est pas suffisante en comparaison de leur nombre au sein de la population totale et de la population active.
Parmi les personnes qui en sont à leurs principales années de travail et qui détiennent au moins un baccalauréat, 0,73 % de tous les ingénieurs interrogés ont dit être Autochtones. Or, parmi la population active, pendant les principales années de travail, 3,15 % des personnes s’identifient comme Autochtones. D’après ces chiffres, il faudrait recruter au sein de la profession 5 620 ingénieurs autochtones de plus pour que la proportion de ces derniers soit égale à celle de la population active.
En vertu de l’Impératif opérationnel 9 (Promouvoir au sein de la profession une diversité et une inclusivité qui reflètent celles de la société canadienne) de son plan stratégique, Ingénieurs Canada a demandé à une firme d’experts-conseils interdisciplinaires appartenant à des Autochtones, Big River Analytics, de réaliser cette étude.
« Dans le cadre de notre travail sur la diversité, l’équité et l’inclusion en génie, et tout particulièrement de notre sous-stratégie visant l’accès des Autochtones au génie, nous voulions savoir quelle était la représentation des ingénieurs autochtones dans la population active, explique Cassandra Polyzou, gestionnaire, Diversité, Équité et Inclusion, à Ingénieurs Canada. Ce rapport brosse un tableau qui nous permet de mieux comprendre la situation. Il répond aussi à plusieurs questions de recherche et formule des recommandations sur lesquelles nous aimerions nous concentrer afin d’améliorer la représentation des Autochtones au sein de la profession. »
D’autres études montrent que le fossé socio-économique qui sépare les Autochtones des non-Autochtones est encore bien présent. Par exemple, le taux de chômage est plus élevé parmi les Autochtones et ces derniers sont sous-représentés dans les professions exigeant un niveau d’études supérieur, en l’occurrence le génie, car l’accès à l’éducation est souvent un obstacle important à l’emploi pour les peuples autochtones.
Dans leur analyse, les auteurs du rapport ont utilisé des données secondaires de Statistique Canada, notamment le recensement de 2016 et l'Enquête sur la population active, pour déterminer le nombre et les caractéristiques des ingénieurs autochtones au Canada en fonction des 14 codes de la Classification nationale des professions (CNP) relatives au génie. Ces données ne permettent pas d’identifier les ingénieurs professionnels, mais les auteurs ont procédé par déduction pour trouver cette information. Pour ce faire, ils ont filtré le type de profession et les niveaux d’études qui correspondent à ceux d’un ingénieur. Bien qu’elle ne permette pas d’identifier les ingénieurs, la CNP montre quand même que les Autochtones sont peu représentés dans le domaine du génie. D’ailleurs, le rapport recommande de recueillir des données primaires pour avoir une idée plus précise du nombre d’Autochtones parmi les ingénieurs.
Le rapport recommande de recueillir d’autres données primaires qui serviront à produire des dénombrements de référence des ingénieurs autochtones – ce qui pourrait ensuite permettre de mesurer les progrès réalisés en matière d’équité, de diversité et d’inclusion; de déterminer le cheminement vers l’emploi des ingénieurs autochtones après les études postsecondaires et d’étudier la répartition des ingénieurs autochtones à des postes de direction et à d’autres fonctions de cadres supérieurs.
Ce rapport s'ajoute au nombre croissant de recherches sur la participation des Autochtones au marché du travail, dont un récent rapport de Catalyst intitulé Building Inclusion for Indigenous Peoples in Canadian Workplaces.