Que vous en ayez rêvé depuis longtemps et l'ayez activement recherché, ou que l'occasion se soit présentée par hasard, travailler à l'étranger peut présenter un certain nombre d'avantages pour les ingénieurs.
 
Ayant grandi sur une base de l’armée de l'air située à Gimli, au Manitoba, l'ingénieur Darrel Danyluk a commencé à rêver de voyages à l’étranger en voyant des familles arriver et repartir tous les quatre ans, et ses amis qui partaient pour la France, l’Allemagne et ailleurs dans le monde.

« Cela m'a donné très tôt l'impression qu'il y avait tout un monde à découvrir, se souvient-il. Le monde ne se limitait pas à la communauté, la ville ou même la province où je vivais. Je savais que je voulais explorer le vaste monde. »

Peu de temps après avoir obtenu son diplôme universitaire, et environ un an après avoir commencé à travailler pour la firme d'ingénierie Reid Crowther, le jeune ingénieur civil faisait ses valises pour un voyage de quatre jours en Haïti. D’autres occasions de voyager et de travailler à l'étranger se sont présentées à mesure qu'il avançait dans sa carrière et gagnait de l’expérience en tant qu'ingénieur, et son travail dans le domaine des infrastructures hydrauliques, ainsi que ses activités auprès de la Fédération mondiale des organisations d'ingénieurs (FMOI) l'ont depuis amené au Nigeria, à Londres, au Mexique, au Costa Rica, dans le bassin du Nil et ailleurs.

De même, pour l'ingénieur civil-géotechnique Leon Botham, travailler à l'étranger n'était pas quelque chose qu'il recherchait activement, mais plutôt une occasion qui s'est présentée environ quatre ans après l'obtention de sa maîtrise. Il a reçu un appel d'un collègue lui demandant s'il était intéressé à travailler sur un projet à la mine de Kumtor, au Kirghizistan.

« J’y suis resté en tout pendant 16 mois et je suis tombé littéralement amoureux de l'idée de travailler avec d'autres personnes, d'autres cultures, de découvrir comment les choses fonctionnent ailleurs, explique M. Botham. Je ne m'attendais pas du tout à travailler à l'international quand j’ai entrepris ma carrière, mais j'ai toujours adoré ça depuis. »

Depuis cette première expérience à l'étranger, son travail l'a conduit dans presque toutes les provinces et tous les territoires du Canada, ainsi qu'en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. « Je vais là où il y des mines. »

Quant à elle, l'ingénieure stagiaire Sarah Ben Rejeb se passionnait depuis longtemps pour le Japon et a cherché activement des occasions d'y voyager pendant ses études en génie électrique à l'Université Concordia. Elle s’est mise en quête de programmes d'échange ou de recherche et a finalement trouvé le programme coopératif Canada-Japon organisé par l'Université de la Colombie-Britannique. Elle a posé sa candidature et a été sélectionnée pour un stage de huit mois chez Rakuten, une entreprise de commerce électronique et de vente au détail en ligne à Tokyo.

« Je voulais vivre une expérience différente de celle que m’offrait mon environnement au Canada, explique-t-elle. C'est vraiment ce qui m'a poussée à postuler pour un stage à l'étranger – j’avais besoin de nouvelles perspectives, de nouvelles expériences et de la sensation d'être dans un endroit complètement nouveau pour moi. »

Que l'occasion de travailler à l'étranger se présente par hasard ou soit activement souhaitée, la plupart des ingénieurs s'entendent pour dire que l'expérience peut avoir un grand impact sur leur carrière en élargissant leur horizons et leurs expériences et en leur permettant de faire connaissance et de travailler avec des ingénieurs et d'autres professionnels d'autres pays et cultures.

« Vous élargissez votre réseau, vous enrichissez votre expérience et vous améliorez votre compréhension des défis qui se posent en dehors de votre territoire local et national, soutient M. Danyluk. Ce réseau international est très vaste. Les ingénieurs qui travaillent à l’étranger acquièrent une compréhension et des perspectives différentes des défis qui se posent. »

Sarah Ben Rejeb est d'accord. « Ce séjour de huit mois au Japon a été une période de croissance personnelle pour moi. Dans mon équipe chez Rakuten, j'ai travaillé avec des gens qui venaient des Philippines, du Brésil, de l'Inde, de la Chine, de Hong Kong et du Japon. Cela m'a permis de découvrir ce que signifie être une ingénieure à partir de différentes perspectives, de différentes façons de penser pour résoudre le même problème. Pour moi, cela a été un moment d'éveil. »

Pourtant, travailler à l'international n'est pas sans poser de problèmes, surtout dans les pays en développement. La langue peut constituer un obstacle évident, tout comme les différences culturelles et l’accès aux ressources nécessaires.

« Il faut arriver préparé, surtout dans le monde en développement, explique Leon Botham. Ne vous attendez pas à ce qu’on  vous fournisse une lampe de poche ou un appareil GPS, vous devez les emporter avec vous. Ce sont des questions techniques, mais le plus grand enjeu est probablement de comprendre la culture. Par exemple, nous avons une semaine de travail de cinq jours, mais dans beaucoup d'endroits, c'est une semaine de six jours. Il faut comprendre quelles sont les normes en vigueur dans les endroits où on travaille. »

Darrel Danyluk ajoute que la corruption est aussi parfois un défi dans les pays en développement.

« La corruption était visible, c'était difficile à gérer, se souvient-il. Dans les pays où la corruption est endémique, c'est la normalité. Il est difficile d’essayer de lutter contre cela de notre point de vue. »

Il ajoute toutefois que le Comité anti-corruption de la FMOI a bien travaillé avec les agences de financement internationales et que les Nations Unies ont élaboré de bonnes normes et fait de sensibilisation sur les dangers de la corruption.

Travailler à l'étranger peut également signifier être séparé de sa famille pendant de longues périodes. Leon Botham se souvient que lorsqu'il travaillait à la mine de Kumtor, au Kirghizistan, il n’avait que cinq minutes par semaine pour parler avec sa famille sur un téléphone satellitaire peu fiable. Il reconnaît qu'il était difficile d'être loin de sa famille, mais pense aussi que cela lui a donné une meilleure vision de la conciliation vie professionnelle et vie privée.

« J'admets que je n’ai pas beaucoup vu mes enfants grandir, dit-il, mais je pense que cela m'a en fait donné une perspective sur l'équilibre entre le travail et la vie privée. Oui, j’ai beaucoup voyagé, mais quand j'étais à la maison, j'étais très présent. Je passais les heures qu’il fallait au bureau, mais pas plus qu’absolument nécessaire, puisque j'avais fait de nombreuses heures supplémentaires quand j'étais à l’étranger. »

Malgré les difficultés, le travail à l'étranger peut être une expérience inestimable, tant sur le plan personnel que professionnel. Darrel Danyluk, Sarah Ben Rejeb et Leon Botham en parlent tous avec enthousiasme et le recommanderaient à d'autres ingénieurs ou étudiants en génie.

« C'est une expérience qui change la donne, affirme Sarah Ben Rejeb. On apprend à faire de l'ingénierie d'une manière différente et sous d'autres angles. Qu'on le veuille ou non, le contexte culturel a vraiment un effet sur la façon dont nous faisons des affaires et dont nous faisons de l'ingénierie en général. En fait, cela nous ouvre l’esprit à l'acceptation de perspectives différentes. »

« Être ailleurs, voir les normes et la façon dont les choses sont faites, et la créativité dont on doit faire preuve, tout cela aiderait n'importe qui dans sa carrière, dit M. Botham. Je le recommande. »

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