Le maintien en poste des femmes en génie est un des aspects indissociables de l’amélioration de la participation des femmes à la profession. Malgré l’augmentation du nombre de femmes inscrites et diplômées en génie au cours de la dernière décennie, moins de 14 pour cent des ingénieurs en exercice sont des femmes – une proportion relativement constante au fil des ans. Même si elles sont attirées par le génie et terminent avec succès les rigoureux programmes d’études, certaines femmes ne cherchent pas à obtenir un permis d’exercice ou quittent la profession après l’avoir obtenu. Il y a peu d’études canadiennes sur les raisons de cette désaffection, mais de nombreuses études américaines fournissent un éclairage pertinent, notamment une étude de 2011 intitulée Stemming the Tide: Why women leave engineering. Parmi ses principales constatations, cette étude a révélé que :
- Plus des deux tiers des femmes qui ont quitté le génie ont fini par travailler dans un autre domaine, et la moitié d’entre elles ont accédé à des postes de direction cinq ans seulement après avoir quitté le génie.
- Près de la moitié des femmes ont quitté le génie en raison de leurs conditions de travail, comme des déplacements trop nombreux, le manque d’avancement, ou le faible salaire.
- Trente pour cent des femmes ont quitté le génie à cause de la culture d’entreprise.
- Vingt-cinq pour cent ont quitté le génie afin de pouvoir passer plus temps avec leur famille.
Maintenir les femmes au sein de la profession est un objectif que les organismes canadiens de réglementation du génie cherchent à atteindre au moyen de programmes de mentorat, de sondages sur le milieu de travail, d’occasions de réseautage, d’amélioration des politiques en matière de ressources humaines, et d’une variété d’événements.
Il faut prendre des mesures pour s’attaquer directement aux raisons qui incitent les femmes à quitter le génie à diverses étapes de leur parcours, par exemple, après avoir obtenu leur diplôme, durant leur programme d’ingénieure stagiaire, avant d’obtenir leur permis d’exercice, et au cours des cinq premières années de leur carrière en génie. S’il y a un aspect à améliorer pour retenir le personnel compétent et talentueux, c’est bien la transition professionnelle, en particulier en ce qui concerne la gestion des congés. Une transition mal gérée, problème que rencontrent souvent les femmes qui prennent traditionnellement congé quand elles ont des enfants, est un facteur qui contribue à l'attrition au sein de la profession d'ingénieur.
Dans cette optique, Ingénieurs Canada et Géoscientifiques Canada ont publié conjointement, début 2016, le document Gérer les transitions : quoi faire avant, pendant et après un congé, un guide de planification à l’intention des employeurs et des employés des secteurs du génie et des géosciences qui explique comment mieux planifier et gérer les congés de maternité et les congés parentaux.
EngiQueers Canada est un organisme sans but lucratif créé par des étudiants en génie qui fait la promotion de l’inclusion des étudiants LGBTQ+ et de leurs alliés dans les écoles de génie du Canada. EngiQueers donne de la formation sur la diversité et l’inclusion à des organismes et entreprises d’ingénierie partout au pays.
Ingénieurs Canada est aussi signataire de l’Accord de leadership sur la diversité des genres de Ressources humaines, industrie électrique du Canada (RHIÉC), un engagement public de la part des employeurs, des éducateurs, des syndicats et des gouvernements canadiens à promouvoir les valeurs de diversité et d'inclusion au sein de leurs organisations.